La Vie des gens (2014) Olivier Ducray

Pays de productionFrance
Sortie en France04 mars 2015
Procédé image35 mm - Couleur
Durée85 mn
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Générique technique

RéalisateurOlivier Ducray
ScénaristeOlivier Ducray
Société de production Hanna Films (Paris)
Société de production Mitiki (Lucenay)
Société de production Stream Label Interactive (Paris)
ProducteurHervé Houssou
Distributeur d'origine Tamasa Distribution (Paris)
Directeur de la photographieThibaut Ras
Ingénieur du sonThibaut Ras
MixeurNicolas Royère
Compositeur de la musique originaleOlivier Joly
MonteurAlain Jobart
Créateur du génériqueGuillaume Crampette
Photographe de plateauBertrand Guerry

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

La jeunesse lyonnaise fête la nuit de la Saint-Sylvestre 2012 en ignorant que, dès le lendemain matin,à 7 heures, Françoise entamera en trottinette sa tournée dans la ville endormie. À 60 ans bientôt, cette infirmière libérale pleine de vitalité s’implique à fond danssa profession exigeante, où les échanges attentionnés sont, à ses yeux, aussi importants que les soins médicaux qu’elle prodigue. Premier long métrage d’Olivier Ducray, dont le court métrage Champagne (2011), qui portait surla solitude, était l’esquisse, La Vie des gens aborde le thème délicat de la dépendance et de l’isolement des personnes âgées, comme de leur accompagnement en fin de vie. Contrairement aux films parfois misérabilistes sur le sujet, son documentaire propose, grâce au personnage atypique et pétillant de Françoise, un regard bienveillant, touchant et souvent amusant sur ces vieilles personnes que l’on ne voit ou n’écoute plus, mais qui ont pourtant été jeunes elles aussi, avec des vies souvent bien remplies. Sans jamais être intrusive, la caméra pénètre avec pudeur chez chacun des patients de Françoise, visiblement conquis par la générosité truculente de leur chère infirmière, ô combien attendue. Une des idées fortes vient de la durée de tournage, qui s’est étalée sur un an ; elle instaure un climat de confiance entre les protagonistes, respectant à la fois l’intimité des personnes et le travail apparemment routinier de l’infirmière. Par cette durée calendaire, le spectateur capte au plus près la relation amicale, voire affectueuse, que Françoise entretient avec ses patients : le tutoiement ou la familiarité avec certains, ("Ma chérie", "Salut vieille noix", dira l’un), d’autres la qualifiant d’"étoile filante" ou de "flèche". Les visites s’enchaînent mais Françoise sait toujours trouver les mots pour soulager la souffrance de chacun et apporter du baume aux coeurs angoissés. Pendant ses soins, elle n’hésite pas à stimuler les cerveaux endormis pour les faire vivre sans jamais s’apitoyer, sachant commeses patients que leur fin de vie approche inexorablement. Le cinéaste suit avec admirationle parcours quotidien de ce bon petit soldat humanitaire, ponctué par des images apaisantes de couchers et de levers de soleils sur Lyon, rythmant les saisons. Alternativement hors champ ou face caméra, Françoise évoque l’essence de son métier et la nécessité d’un maintien à domicile pour conserver une identité ; la caméra en profite discrètement pour balayer les lieux de vie (photos de famille exposées, déambulateur, semainier de pilules, pièce insalubre). Si l’humour est omniprésent, Ducray montre aussi la solitude de ces vieillards ou le désarroi de leur conjoint, quand ils en ont un. Françoise représente parfois le seul lien social qui leur reste. Devant l’équipe de tournage, devenue familière,un monsieur élégant confie ses regrets : "Il ne faut pas être trop vieux ; on perd ses amis, ses relations et on est retiré du monde. Quand on n’a plus de projets, on pense au passé, hélas, mais on ne choisit pas". Et pour conclure ce document émouvantet précieux, il ajoute: "Profitez de votre jeunesse,ça passe trop vite !".
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