Das Grosse Museum (2014) Johannes Holzhausen

Le Grand musée

Pays de productionAutriche
Sortie en France04 mars 2015
Procédé image35 mm - Couleur
Durée96 mn
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Générique technique

RéalisateurJohannes Holzhausen
Assistant réalisateurUrsula Henzl
ScénaristeJohannes Holzhausen
ScénaristeConstantin Wulff
ProducteurJohannes Rosenberger
Directeur de productionHanne Lassl
Distributeur d'origine Jour2Fête (Paris)
Directeur de la photographieJoerg Burger
Directeur de la photographieAttila Boa
Ingénieur du sonAndreas Pils
Ingénieur du sonAndreas Hamza
MonteurDieter Pichler

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Après la National Gallery à Londres, c’est au tour du musée d’Histoire de l’art à Vienne de recevoir la visite d’un documentariste. Pendant un an, à l’occasion de la rénovation d’une aile du bâtiment, la Kunstkammer, Johannes Holzhausen a posé ses caméras au coeur de la vénérable institution fondée, en 1891, par l’empereur François-Joseph. Or, une petite révolution, non pas de palais mais culturelle, y est en cours. Car le réaménagement intérieur s’accompagne d’une restructuration marketing. L’objectif : que le musée soit perçu par le public comme "élégant, souverain, émouvant et accueillant". C’est bien dit, mais la formule pourrait aussi valoir pour un dentifrice, commente ironiquement la vieille garde... La nouvelle directrice de l’institution, Sabine Haag, s’efforce de conduire avec délicatesse le changement d’ère. Les 400 personnes qui font fonctionner "l’un des plus grands musées au monde" sont concernées. Et Holzhausen de s’immiscer au sein de tous les corps de métier : des directeurs aux gardiens, en passant par les restaurateurs, les historiens de l’art ou les équipes de nettoyage. Pour embrasser cette diversité de point de vue, le réalisateur multiplie les séquences, souvent très intéressantes, parfois touchantes, voire drôles - comme cet époussetage consciencieux des parties intimes d’une statue géante. Mais, en définitive, cette succession de scénettes courtes dilue le propos. Quand, à Londres, le maître américain du documentaire Frederick Wiseman posait son regard affûté sur "ce qui se passe entre une oeuvre et son public", l’Autrichien, lui, suit plusieurs pistes : le fonctionnement d’un musée, le travail de restauration d’une oeuvre, l’emprise du marketing sur la gestion des institutions... autant de sujets passionnants qui pourraient faire l’objet d’un film à eux seuls. Auprès des décideurs, on comprend que les enjeux financiers sont considérables. Car la rénovation de la Kunstkammer doit avant tout générer de nouvelles recettes. Pour les commissaires, c’est l’occasion de faire entrer la modernité. Sabine Haag frétille de joie à l’idée qu’une oeuvre du Dano-Islandais Olafur Eliasson soit accroché sous les ors impériaux. Des experts évaluent un Rubens qui n’en serait pas un, d’autres font la chasse aux mites ; le directeur exige qu’on arrondisse un "3" trop agressif ; une responsable de salle fait et refait son accrochage ; les gardiens demandent à "exister" ; des momies prennent l’ascenseur... Tous sont conscients de l’immense variété des collections : sculptures et toiles de maîtres côtoient un ours blanc transformé en tapis, des costumes de cour, sans oublier, bien sûr, le trésor impérial. Ah, l’aura des Habsbourg ! C’est en fait le pilier principal du nouveau positionnement marketing : ils fascinent le public, alors "habsbourghons" tout ce qui peut l’être ! Une figure discrète au dos voûté traverse le film : il s’agit du conservateur de la collection d’armes. Il prend le temps de nourrir les pigeons à sa fenêtre quand les plus jeunes se déplacent en trottinette dans les allées. Après son pot de départ, il est lui-même "classé". Son dossier en carton rejoint des centaines d’autres identiques sur les rayonnages kafkaïens d’une zone de stockage.
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