Synopsis
Près de la centrale nucléaire du Blayais, Jean Ganzhorn anime un stage "musique et nature" dans la ferme de La Gravelle à Mortagne-sur-Gironde. Des enfants jouent et sont sensibilisés au défi énergétique. On évoque l’inondation de la centrale en 1999, lors de la tempête Martin. Au Japon, des enfants de la région de Fukushima vivent réfugiés, leur vie a changé à jamais. Le jeune Hiroto dialogue avec le poète Jotaro Wakamatsu, un adulte désolé de laisser aux générations futures la gestion post-nucléaire. Le plutonium que l’homme du XXe siècle a fabriqué ne sera-t-il pas radioactif pendant 24 000 ans ? On se promène à Fubata Town, à Minamisoma, à Tomoka, où un paysan, Natao Matsumura, est resté vivre sur des terres radioactives pour s’occuper des animaux abandonnés. Satoshi Nemoto, du réseau Numinrem, essaye de trouver des alternatives à TEPCO. Le Danois Søren Hermansen nous rappelle que ses compatriotes ont refusé le nucléaire en 1985 pour aller chercher du côté des énergies renouvelables. Son île de Samsø produit sa propre énergie, principalement grâce aux éoliennes, pour être libérée du marché privé. Après Fukushima, le mythe du nucléaire bon marché s’écroule définitivement, et pourtant "la consommation sans limite" n’est pas remise en question. "Adieu l’humanité" est le mot de la fin car une stagiaire chante Plus rien des Cowboys fringants. Jean-Paul Jaud nous a habitués à mobiliser les enfants pour faire entendre son message écologiste. Après Nos enfants nous accuseront et Severn, la voix de nos enfants, on a de nouveau l’impression qu’il exploite de façon opportuniste son fonds de commerce. Il prétend faire un film poétique, mais il ne suffit pas de filmer un poète et des enfants musiciens pour y parvenir. Malgré le décor de l’estuaire de la Gironde, les belles images n’y suffisent pas non plus. Faire jouer des petits Japonais paraît encore plus artificiel. Quant aux petits Danois, ils ne sont pas musiciens, ils n’ont rien de spécial à dire mais ils s’amusent bien sur l’île de Samsø au mois de juillet... Filmé de façon plate et télévisuelle, Libres ! est moins intéressant que le précédent film de l'auteur (Tous cobayes ?, sur les OGM et le nucléaire) qui bénéficiait de la présence de Gilles-Éric Séralini. Ici, le sujet (énergies renouvelables vs nucléaire) n’est que survolé. On a l’impression de zapper constamment. Une leçon gentillette d’accident nucléaire pour enfants de 10 ans, quelques images de décontamination de terres proches de Fukushima et l’exemple danois offrent des informations édifiantes et utiles mais assez vagues et sans contenu percutant. L’interview de Naoto Kan, Premier ministre japonais, en mars 2011, est d’une grande banalité et l’on regrette qu’Hervé Kempf joue ici les utilités, alors qu’il avait certainement bien des choses à nous dire. De plus, le doublage par-dessus le japonais et le danois crée une cacophonie plus difficile à suivre que les sous-titres sur l’anglais. Afin de ne pas être traité de moralisateur, Jean-Paul Jaud a gommé son discours militant. Par conséquent, son film reste consensuel et, inévitablement, fade et sans surprise !
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Réalisateur