Loba (2014) Catherine Béchard

Pays de productionFrance ; Espagne
Sortie en France08 avril 2015
Procédé image35 mm - Couleur
Durée89 mn
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Générique technique

RéalisateurCatherine Béchard
ScénaristeCatherine Béchard
ScénaristeLaia Manresa
ScénaristeSergi Dies
Auteur de l'oeuvre originaleCatherine Béchardd'après une idée
Auteur de l'oeuvre originaleÁlvaro Vázquez Juárezd'après une idée
Société de production Piget Films
Société de production Compacto (Barcelone)
ProducteurCatherine Béchard
ProducteurLila Fraysse
Producteur associéAmic Bedel
Producteur exécutifAritz Cirbián
Distributeur d'origine Iberi Films
Directeur de la photographieLila Fraysse
Compositeur de la musique originaleManuel Callejo Rodriguez
MonteurSergi Dies

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Réalisé par Catherine Béchard, ostéopathe française, Loba aborde la question de la surmédicalisation de l’accouchement et, plus généralement, de la conception moderne de l’état de grossesse. Le documentaire, explicitement partisan, ne cherche pas à se faire passer pour une enquête objective. Catherine Béchard assume son propos militant et ponctue de ses propres réflexions les témoignages de femmes françaises, espagnoles ou mexicaines, mères et/ou sages-femmes, qu’elle recueille au gré de ses voyages. D’où un manque de distance critique vis-à-vis de sa thèse, qui hérissera sans doute certains. Les données statistiques ne sont convoquées qu’à charge, les témoignages vont tous dans le même sens et le spectateur est sommé d’accepter comme des faits scientifiques ce qu’on lui dit de l’ocytocyne de synthèse ou du monitoring. Cette absence de source extérieure "neutre" est d’autant plus problématique que ces diverses assertions se mêlent à d’autres nettement moins rationnelles : "amplifier le présent", "retrouver son pouvoir cellulaire en vibration avec chaque cellule de l'univers", etc. La réalisatrice revendique une approche intuitive, non strictement scientifique. Il s’agit de se décentrer du néocortex, siège des normes, et de se reconnecter à notre "instinct primal". Ce regrettable côté new age, identifiant l’instinct naturel au bien et la médicalisation moderne au mal, ne problématisant aucun des concepts utilisés et stigmatisant la péridurale comme pratique néfaste au bébé comme à la mère, exclut de fait toute opinion différente et produit en fin de compte un discours qui ne peut que prêcher les convertis. Néanmoins, si l’on accepte de passer outre ce verbiage fumeux et ce parti pris militant, on entendra avec intérêt les paroles de ces femmes dénonçant les méfaits de la "pathologisation" de l’état de grossesse et de l’interventionnisme technicien de la médecine hospitalière. Face à tous ces récits, souvent choquants, on ne peut que se questionner sur cette standardisation hygiéniste de la naissance, aujourd’hui généralisée. Ces expériences douloureuses mettent le doigt sur les conséquences des représentations contemporaines liées à la parturition. La réalisatrice resitue ce problème au-delà de la question de la rationalité économique consubstantielle à notre modernité et pointe les racines patriarcales de la chosification du corps des femmes. En France comme ailleurs, l’État veille à ce que les ventres soient bien gardés. En contrepoint, Catherine Béchard s’intéresse aux "parteras" traditionnelles, porteuses de savoirs précieux sur l’art de l’enfantement et d’une conception de la grossesse comme état de santé normal et non pathologique. Au-delà de ses maladresses et de son orientation parfois discutable, on retiendra de ce documentaire la défense de la liberté de choisir les conditions de son accouchement, la mise en question de la fréquence croissante de pratiques médicales telles que la césarienne et l’épisiotomie, et in fine l’affirmation que savoir médical et traditions populaires ne s’opposent pas nécessairement. Un film imparfait donc, mais porteur d’une parole importante.
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