Ady Gasy (2014) Nantenaina Lova

Ady Gasy

Pays de productionMadagascar ; France
Sortie en France08 avril 2015
Procédé image35 mm - Couleur
Durée84 mn
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Générique technique

RéalisateurNantenaina Lova
Assistant réalisateurNantenaina Fifaliana
Assistant réalisateurSolofonirina Randrianarivelo
ScénaristeEva Lova
ScénaristeNantenaina Lova
Société de production Autantic Films
Société de production Laterit Productions (Paris)
Société de production Endemika Films
ProducteurEva Lova
CoproducteurMarie-Clémence Paes
CoproducteurAgnès Bély
Distributeur d'origine Laterit Productions (Paris)
Directeur de la photographieNantenaina Lova
Directeur de la photographieLanto Tiana Rabearison
Directeur de la photographieSolofonirina Randrianarivelo
MixeurJean-Guy Véran
Compositeur de la musique originaleRejao Refaralahy Joela
Compositeur de la musique originale Piarakandro
Compositeur de la musique originaleFaly Milanto Rabearison
Compositeur de la musique originaleRoland Dieudonné Rabearison
Compositeur de la musique originaleMario Reynald Rakotomalala
Compositeur de la musique originaleEdmond Rakotonanahary
MonteurNantenaina Lova

générique artistique

Rejao Refaralahy Joela(Jao)
Florentine Razafiharisoa(Blandine)
Rado Mpikabary(la voix de Rado)

Bibliographie

Synopsis

L’expression "ady gasy" désigne un mode de vie, de pensée et une esthétique typiquement malgaches. C’est à la fois ce sens extraordinaire de la débrouille et du recyclage cultivé de génération en génération par les Malgaches, qui font des merveilles avec le moindre rebut, mais aussi une vision du monde et une conception du vivre-ensemble fondées sur la solidarité et portées par une tradition orale haute en couleur. Lova Nantenaina s’inscrit pleinement dans cette tradition dont le "kabary" est la discipline par excellence. Fondé sur l’observation du quotidien des petites gens et riche en proverbes imagés, le kabary, art du verbe qui peut prendre une tournure amusante ou politique selon le contexte, est en quelque sorte le modèle dont s’inspire le cinéaste pour faire ce portrait chaleureux d’un peuple. C’est d’ailleurs un orateur qui introduit le film : "Les puissants pensent que nous ne sommes que des miséreux", dit-il. Tout l’objet de ce qui va suivre est de subvertir cette représentation condescendante en s’intéressant aux savoir-faire et à la culture d’entraide des Malgaches. Tout en suivant en fil rouge la préparation d’un kabary par - chose exceptionnelle - une oratrice accompagnée de musiciens, Nantenaina filme les mille et une combines, astuces, bidouilles et autres trouvailles du génie populaire de Madagascar : transformation de ferraille en brouette, visières de casquettes découpées dans des bidons de produits ménagers, remplissage de vieux briquets, chaussures en pneu, savon noir à base d’os et de cendre, jusqu’à la petite caméra du réalisateur, elle-aussi trafiquée façon ady gasy... On est émerveillé par cette créativité qui semble sans limite et par l’état d’esprit affiché par les différentes personnes interrogées. Sans chercher à masquer leurs difficultés quotidiennes, elles font preuve d’une sorte d’optimisme, parfois teinté de colère quand il s’agit d’évoquer les grands de ce monde, mais toujours empreint d’une grande dignité. "C’est notre gagne-pain", dit une femme vendant des objets trouvés dans les ordures, "C’est un travail sans magouille, c’est pas des objets volés !", "On n’est pas milliardaires, dit cet homme, "mais on mange à notre faim et on dort bien le moment venu". Les proverbes ponctuant le film vont dans ce sens : "La vie sur terre est comme la roue d’une charrette : le haut peut se retrouver en bas et le bas, en haut", "Imaginons le pire pour qu’advienne le meilleur", "Unis comme une pierre, désunis comme du sable"... Autant d’invites à relativiser, à ne pas se laisser abattre, à faire front et à se réjouir de ce que l’on a, en l’occurrence une tradition alliant ingéniosité de l’esprit, habileté de la main et solidarité, capable de se jouer de la pauvreté et des coups durs. Cet univers malgache est si riche et si réjouissant qu’on aimerait en savoir plus encore, le film paraissant du coup presque trop court. Car, au-delà de la découverte d’un peuple et de son quotidien, entre traditions et modernité, c’est à une véritable réflexion sur nos choix de civilisation, notre conception du progrès et de la richesse que nous invite ce film léger, joyeux et stimulant.
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