Je suis Annemarie Schwarzenbach (2014) Véronique Aubouy

Pays de productionFrance
Sortie en France15 avril 2015
Procédé image35 mm - Couleur
Durée86 mn
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Générique technique

RéalisateurVéronique Aubouy
Assistant réalisateurMarion Ducamp
ScénaristeVéronique Aubouy
ProducteurNathalie Trafford
ProducteurAlice Labbé Le Picard
Distributeur d'origine Outplay
Directeur de la photographieHugues Gemignani
Ingénieur du sonRosalie Revoyre
MixeurFlorent Lavallée
Compositeur de la musique originaleFrançois Marcelly-Fernandez
Compositeur de la musique originaleLam Son N'Guyen
Compositeur de la musique originaleTimon Koulmasis
MonteurColette Beltran

générique artistique

Julia Perazzini(Annemarie)
Nina Langensand(Annemarie)
Mégane Ferrat(Annemarie)
Pauline Leprince(Annemarie)
Valentin Jean(Annemarie)
Fanny Tornberg(Annemarie)
Olivia Csiky-Trnka(Annemarie)
Marion Ducamp(l'assistante)
Stephen Loye(le faune)
Orso Chapoulie(l'animal)
François Marcelly-Fernandez(un musicien)
Lam Son N'Guyen(un musicien)

Bibliographie

Synopsis

Parfois, sur une chaîne de télévision française, on tombe sur des programmes un peu étranges relevant de ce que l’on nomme en bon français "scripted reality" ("réalité scénarisée"). Il s’agit de séries télés (des histoires de voisins, d’hôpitaux...) qui doivent donner une impression un peu lointaine de documentaires mais qui n’en sont en fait pas du tout, puisque tout est scénarisé à l’avance. Quand celles-ci sont arrivées en France, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) s’est posé la question de savoir dans quelle catégorie juridique il devait les classer et s’il fallait les considérer comme des fictions. On aimerait bien avoir l’avis du CSA sur le film de Véronique Aubouy Je suis Annemarie Schwarzenbach, hybride cinématographique qui navigue en permanence entre documentaire et fiction, en prenant visiblement plaisir à brouiller les pistes. Le postulat de départ est plutôt intéressant : la cinéaste veut évoquer la vie d’Annemarie Schwarzenbach, écrivain suisse alémanique des années 1930, journaliste, voyageuse et figure du féminisme à la bisexualité revendiquée. Mais, plutôt que de faire un film illustratif sur sa vie en remplissant le cahier des charges propre à un biopic, elle décide de brosser un portrait en creux. Elle filme ainsi une dizaine de jeunes actrices et un jeune acteur qui jouent à passer un casting pour un film où ils devront interpréter l’auteur suisse. En d’autres termes, le casting devient le film. Dans une tentative séduisante de faire se rejoindre le fond et la forme, Véronique Aubouy évoque une figure littéraire aventureuse en proposant un objet lui-même très audacieux. Le problème, c’est qu’elle semble oublier que, au bout du compte, ce sont de vrais spectateurs qui vont regarder le film et pas des acteurs qui jouent à être des spectateurs. Et le vrai spectateur, lui, se demande régulièrement ce qui est en train de lui arriver. Il veut bien accepter d’être un peu malmené, il peut même parfois trouver un peu de plaisir à être perdu et à ne pas tout comprendre, il n’a d’ailleurs rien contre l’expérimentation, le vrai spectateur. Après tout, n’est-ce pas aussi un des rôles du cinéma que de sortir des sentiers battus et de proposer des formes nouvelles ? Mais ici, le vrai spectateur se demande parfois si on n’est pas en train de filmer ses réactions devant le film et s’il n’est pas en réalité lui-même le sujet de l’expérimentation. Et puis, au comble de l’ennui, il en arrive même à avoir l’impression qu’on lui a refilé en douce un inédit de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet. Cependant, il y a dans Je suis Annemarie Schwarzenbach quelques éléments qui donnent une idée de ce qu’aurait pu être le film une fois délesté de ses oripeaux expérimentaux : une vraie étrangeté amenée par certains beaux plans, un investissement d’une grande honnêteté de la plupart des comédiennes (et du comédien) qui, loin de nos ricanements faciles, apportent une intensité pas toujours juste, mais jamais feinte. Et, enfin, une réelle curiosité pour cet écrivain peu connu en France et dont on aurait aimé que le film nous parle davantage, quitte à être un peu plus didactique et un peu moins abscons.
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