Opération Correa (2014) Pierre Carles

Pays de productionFrance
Sortie en France15 avril 2015
Procédé image35 mm - Couleur
Durée84 mn
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Générique technique

RéalisateurPierre Carles
Société de production C-P Productions (Montpellier)
ProducteurAnnie Gonzalez
Distributeur d'origine Les Films des Deux Rives
Directeur de la photographiePablo Girault
Directeur de la photographieMartin Khalili
Directeur de la photographieNicolas Mas
Directeur de la photographieHughes Peyret
Ingénieur du sonPablo Girault
Ingénieur du sonMartin Khalili
Ingénieur du sonNicolas Mas
Ingénieur du sonHughes Peyret
Ingénieur du sonDavid Rit
MixeurFrédéric Maury
MonteurGilles Bour
MonteurPierre Carles

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Depuis vingt ans déjà, Pierre Carles se consacre à la critique sans concession des médias français. Son nouvel opus poursuit le débat lancé comme un pavé dans la mare par Les Nouveaux chiens de garde de G. Balbastre et Y. Kergoat (2012), en se focalisant sur l’absence dans la quasi totalité des médias d'une voix discordante pour traiter de l’analyse économique, politique et sociale de la dette. Cette absence de débat est d’autant plus dommageable que c’est bien au nom de la prétendue "nécessité et obligation" pour les États de rembourser la dette que s’organise aujourd’hui l’ensemble de la vie politique, en France comme ailleurs. Il y a pourtant de véritables alternatives et avec l’arrivée de Syriza aux dernières élections grecques, difficile pour les grands médias français d’oublier cette réalité européenne. Or, la remise en cause de la dette par le gouvernement grec se base sur une expérience hors du commun débutée il y a quelques années en Équateur avec l’élection à la présidence de Rafael Correa. En novembre 2013, le chef d’État équatorien faisait une visite officielle en France, reçu par le président Hollande. Mais, cette visite a été complètement passée sous silence par la plupart des médias français. C’est à partir de ce constat que Carles mène son enquête, allant à la rencontre des grandes figures du journalisme, faisant face au mieux à une langue de bois démagogique, au pire à de brutales fins de non recevoir (Yves Calvi). La question que pose ce documentaire est simple : pourquoi ne pas mentionner ce qui a pu fonctionner ailleurs ? Pourquoi les médias ne réflètent-ils pas la diversité des courants économiques ? De l’aveu même des journalistes et éditorialistes interrogés, il n’y a pas de place dans les informations quotidiennes pour l’analyse détaillée de l’actualité du monde à laquelle se prête, par exemple, Le Monde diplomatique. Ainsi, ce journal est totalement absent des revues de presse sur les grandes ondes, alors même qu'il est le journal francophone le plus lu dans le monde. Avec condescendance et un certain mépris pour son public, l’ex-animateur responsable d’une revue de presse quotidienne sur France Inter, Ivan Levaï, explique que "l’on ne saurait faire boire un âne qui n’a pas soif", autrement dit, le public ne saurait s’intéresser à certains sujets de l’actualité : inutile dès lors de lui en parler. Ainsi, les médias participent à une vision univoque de l’état du monde dominé par la crise et la nécessité de rembourser la dette... Le sujet d’Opération Correa n’étant pas la dette en tant que telle, même si elle est toujours en toile de fond de l’analyse critique des médias, le documentaire On a mal à la dette qui le précède est donc le bienvenu, devenant une bonne introduction, explicative et non dépourvue d’humour de ce que signifie cette dette dont on parle beaucoup sans jamais chercher à la comprendre. Pierre Carles, comme à son habitude, s’empare de son sujet avec conviction et ténacité, réussissant à accéder à des aveux de la part des responsables médiatiques qui sont souvent peu enclins à le faire et offre une véritable bouffée d’air dans le paysage audiovisuel français. Produit grâce au financement participatif, Opération Correa démocratise donc autant le débat que le cinéma.
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