Sangre de mi sangre (2014) Jérémie Reichenbach

Pays de productionFrance ; Argentine
Sortie en France22 avril 2015
Procédé image35 mm - Couleur
Durée78 mn
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Générique technique

RéalisateurJérémie Reichenbach
Société de production Quilombo Films (Montreuil)
Société de production El Desencanto Films (Buenos Aires)
ProducteurAdonis Liranza
ProducteurMatthieu de Laborde
ProducteurCarmen Guarini
Distributeur d'origine Iskra - Images, Sons, Kinescope, Réalisations Audiovisuelles (Paris)
Directeur de la photographieJérémie Reichenbach
Ingénieur du sonJérémie Reichenbach
MixeurOlivier Goinard
Compositeur de la musique originaleFrank Williams
Compositeur de la musique originaleBenoit Daniel
Compositeur de la musique originaleOlivier Bodin
MonteurDavid Jungman
Créateur du génériquePascal Deydier-Poggi

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Évacuons d’emblée toute ambiguïté : Sangre de mi sangre n’est pas un documentaire dénonçant les conditions de mise à mort des animaux dans un abattoir, plus précisément celui de Bahia Blanca en Argentine. Quatre années durant, le réalisateur, Jérémie Reichenbach, a filmé la vie des travailleurs de ce lieu particulier. En effet, après avoir dénoncé une faillite frauduleuse qui mena à sa fermeture en 2005, ceux-ci occupèrent les lieux et firent des démarches afin d’entrer légalement en possession de l’abattoir. Après une lutte éprouvante de près de deux ans, il fut déclaré autogéré. La grande force du film réside ainsi dans le brassage de thèmes porteurs de problématiques multiples : l’autogestion, le travail en abattoir mais aussi la vie de la communauté, Reichenbach s’attachant à filmer le quotidien de la famille de Tato, travailleur d’une vingtaine d’années. Comme le réalisateur l’indique, "à travers la représentation de l’abattoir et de ceux qui y travaillent" se crée une "dualité entre l’image d’un métier qui dérange, boucher dans des abattoirs, opposée à un système d’organisation du travail, l’autogestion, qui fait plutôt rêver car il porte en lui une sorte d’idéal révolutionnaire". Mais l’autogestion se révèle complexe, comme le montrent les multiples réunions. Les décisions sont prises collectivement, mais non sans dissensions, notamment au sujet de la distribution des salaires (certains en accusant d’autres de travailler moins) et des problèmes d’absentéisme. À ces extraits de réunions répondent des séquences montrant le quotidien des travailleurs, qui révèlent une très grande proximité entre le documentariste et son sujet. Opérant seul, Reichenbach s’approche au plus près de son sujet, captant aussi bien l’intimité de la vie de famille que la joie et la gaîté des grandes réunions, asados (grillades) et cumbia (danse) en tête. Cette proximité, permise par la durée du tournage, aide à suivre les évolutions de la famille de Tato, autour de laquelle est construit le film : la tendresse du couple que Tato forme avec sa compagne, le baptême de leur petite fille, les moments passés à l’église où Tato guide le choeur à l’aide de sa guitare... Si Sangre de mi sangre a un but, c’est plutôt celui, subtil, de rendre avec justesse la "résonance entre les différents groupes sociaux : le couple, la famille, les travailleurs de l’abattoir, la vie paroissiale". Reichenbach soigne également sa mise en scène. Si le documentaire s’ouvre sur un générique travaillé, déroulant des scènes dans l’abattoir, il s’oriente très vite vers un "cinéma-vérité", enchaînant images "brutes", sans intervention ni commentaire, et plans fixes. À ce choix se superpose néanmoins un travail sur le bruit, Reichenbach souhaitant "donner une esthétique affirmée au film et [s’]éloigner du naturalisme" grâce au son, qui est, notamment dans les séquences à l’intérieur de l’abattoir, non pas simplement réaliste mais riche et travaillé. Partageant la vie de cette communauté, le spectateur se fait alors le bienveillant témoin de cette "histoire de la vie drôle et touchante, bruyante et tonitruante".
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