Synopsis
Elles s’appellent Irma, Lillemor, Birgit, Aase-Marit, Anne-Grethe, Ulla, Gerd et Goro. Elles ont fondé, voilà quarante ans, dans la petite ville de Norvège où elles vivent toutes, un club de volley qui les fédère toujours. Elles y passent d’incroyables moments d’entraînement, que suit la caméra de Gunhild Westhagen Magnor, tout aussi impressionnée que le spectateur. Car, que d’énergie dans ces vieux bras ridés, que de ressort dans ces genoux arthritiques, que de précision sur le terrain de la part de joueuses dont certaines, comme Goro, sont quasiment centenaires (son numéro de maillot, le 98, indique d’ailleurs son âge). On s’attendrait à les voir tout juste trottiner puis doucement chanceler, alors qu’elles montrent une sidérante puissance de jeu et une parfaite technique de volleyeuses. Est-ce à la saine rigueur du climat norvégien qu’elles doivent cette vitalité ? À l’optimisme qui les rassemble et leur donne leur nom ? À des vies heureuses et riches ? À une génétique favorable ? On ne sait, mais ce que l’on voit, c’est combien la tendresse, la douceur de leur amitié et la force de leur investissement sportif les rassemblent et les soudent. Pour donner un but à leur entraînement, Irma, qui se trouve à 66 ans être la plus jeune de l’équipe, leur propose de se mesurer aux Canonniers, un club suédois de joueurs seniors. Voilà ces dames émoustillées et définitivement transportées par cette perspective qui déjà s’organise. Birgit quadrille la ville en quête d’un sponsor susceptible de prendre en charge une partie des coûts du voyage en Suède, quand Goro crochète des fleurs aux couleurs de la Norvège qui orneront les maillots bleus commandés pour l’occasion. Pour maximiser leurs chances, elles font ensemble de longues sorties en luge et s’offrent même les services d’un entraîneur de l’équipe nationale de volley-ball. Enfin, le jour tant attendu arrive et toutes prennent place dans le car qui les conduit vers la Suède. Même Goro et Lillemor sont du voyage, alors que le cancer qui la mine affaiblit la première et que la seconde - 88 ans - s’avoue terrassée par son récent déménagement. Ça y est, le match a lieu. Si elles le perdent, la joie qui fut la leur, cette joie pure, presque enfantine, ce plaisir d’un corps qui bouge, d’un collectif, d’un mental de gagneuses, toutes données qui en d’autres circonstances auraient pu paraître rances, sont ici le plus bel hommage rendu au désir de vivre. Les dernières images de ce documentaire joyeux, à l’énergie totalement communicative, les montrent au coeur du bel été norvégien, taillant leurs futaies ou se promenant à cheval sur les sentiers alentour. Goro, quant à elle, a appris que le cancer dont elle souffre connaît une évolution si lente qu’il lui laisse un long répit et la possibilité de nombreux matchs à disputer. En somme, au-delà de l’obsession toute nordique pour l’excellence physique, ce documentaire inspiré nous interroge sur ce qu’est bien vieillir et dégage quelques pistes pour y parvenir : du lien social, de l’amitié, de l’échange, de l’implication collective, du sport et, bien sûr, du beau jeu.
© LES FICHES DU CINEMA 2015
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