Howard Zinn, une histoire populaire américaine (2014) Olivier Azam, Daniel Mermet

Pays de productionFrance
Sortie en France29 avril 2015
Procédé image35 mm - Couleur
Durée106 mn
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Générique technique

RéalisateurOlivier Azam
RéalisateurDaniel Mermet
ScénaristeOlivier Azam
ScénaristeDaniel Mermet
Société de production Les Mutins de Pangée (Paris)
Distributeur d'origine Les Films des Deux Rives
Directeur de la photographieOlivier Azam
Ingénieur du sonGiv Anquetil
MixeurClément Chauvelle
Compositeur de la musique originaleVincent Ferrand
Compositeur de la musique originaleFred Alpi
Compositeur de la musique originaleFranck Haderer
MonteurOlivier Azam

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Si l’on a forcément déjà croisé Une histoire populaire des États-Unis sur les rayons d’une bibliothèque, on connaît pourtant mal le parcours de son auteur, Howard Zinn. Prenant comme point de départ la vie de l’historien, les réalisateurs de ce documentaire, Olivier Azam et Daniel Mermet, vont retracer une histoire américaine mal connue, peu enseignée en classe (et toujours controversée, voire interdite d’enseignement par certains, comme nous l’apprend une séquence du film) : celle des luttes syndicales et des révoltes sociales, qu’Howard Zinn a mis en lumière dans son célèbre ouvrage. Les réalisateurs se placent clairement dans une volonté didactique et éducative. On apprend ainsi qu’Howard Zinn (décédé en 2010) est né dans une famille juive pauvre de Brooklyn. Après s’être engagé en tant que bombardier dans l’US Air Force pendant la Seconde Guerre mondiale, il a suivi une carrière universitaire. Son Histoire populaire des États-Unis, qu’il a publiée en 1980, a connu un vif succès, avec plus de deux millions d’exemplaires vendus. Le documentaire débute en 1820, lorsque 80 millions d’immigrants débarquèrent en "Terre promise". Rapidement, ils seront utilisés comme main d’oeuvre, peu chère et exploitable, par une industrie alors en pleine expansion. On apprend que 300 000 enfants étaient alors au travail, lesquels se révoltèrent contre leurs 55 heures hebdomadaires, en demandant un accès à l’instruction. Les réalisateurs évoquent, entre autres, Emma Goldman, écrivain anarchiste et féministe, et son conjoint, Alexander Berkman, qui fut condamné à 22 ans de prison pour avoir tiré sur l’industriel H. Frick (lequel avait réprimé la grève de son aciérie d’Homestead dans un bain de sang, en demandant à tirer sur les ouvriers à la mitrailleuse) ; l’histoire du syndicat international IWW ; les grèves des ouvrières du textile, mais aussi le massacre de Ludlow en 1914, où 26 grévistes furent abattus par la garde nationale. En 1914, le début de la Première Guerre mondiale fut un coup immense porté aux classes populaires et aux syndicats, comme l’a souligné Anatole France : "On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels". Si Une histoire populaire est en tout point instructif, son problème majeur réside dans sa mise en scène. À force de vouloir coller à son sujet, ambition louable au demeurant, le documentaire reste cantonné aux codes télévisuels : succession millimétrée de gros plans, interviews, interventions en voix off, musique soulignée, inserts et génériques datés. Les réalisateurs essaient malgré tout de casser cet académisme, en animant par exemple les visages de certains personnages historiques (comme Rockefeller), mais l’effet ainsi produit se révèle pour le moins inesthétique. Le spectateur pourra donc rester sur sa faim, les entretiens promis avec Zinn ou Chomsky ne représentant qu’une mince partie de l’ensemble. Si le film atteint par conséquent son objectif premier, celui d’une leçon documentée et édifiante, on peut en revanche s’interroger sur la forme adoptée : pourquoi se limiter à une mise en scène illustrative et académique, alors même que la pensée à laquelle on tente de rendre hommage en est l’opposé ?
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