On est vivants (2014) Carmen Castillo

Pays de productionFrance ; Belgique
Sortie en France29 avril 2015
Procédé image35 mm - NB - Couleur
Durée103 mn
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Générique technique

RéalisateurCarmen Castillo
ScénaristeCarmen Castillo
DialoguisteCarmen Castillo
Société de production Les Films d'Ici (Paris)
Société de production Iota Productions (Bruxelles)
ProducteurSerge Lalou
ProducteurIsabelle Truc
Producteur exécutifMathieu Cabanes
Distributeur d'origine Happiness Distribution (Paris)
Directeur de la photographieNed Burgess
Ingénieur du sonJean-Jacques Quinet
MixeurJean-Jacques Quinet
Compositeur de la musique originaleJacques Davidovici
MonteurEva Feigeles-Aimé

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Quel est le moteur de l’engagement politique aujourd’hui, et doit-on nécessairement y consacrer toute sa vie ? Ce sont les questions que pose le film de Carmen Castillo, historienne, auteur de livres et de documentaires au service de ses idéaux (La Flaca Alejandra en 2003, Rue Santa Fe, présenté à Cannes en 2007). Elle est grièvement blessée à Santiago en 1974, et son mari, Miguel Enriquez, chef du mouvement d’extrême-gauche chilien, meurt en luttant contre la dictature de Pinochet. Mais c’est à la mort, en 2010, de son ami Daniel Bensaïd, philosophe militant investi dans les mouvements anticolonial, anti-impérialiste et anticapitaliste, que la réalisatrice se lance dans On est vivants. Guidée par les textes de celui-ci, elle embarque le spectateur pour un long voyage en Amérique Latine, mais aussi en France, chez ceux qui luttent sans relâche contre les injustices. Plusieurs visages éclairent son film choral et trois voix en constituent la trame : Carmen Castillo, en narratrice, évoque avec une tendre admiration les combats de Bensaïd à travers le monde, depuis les années 1960 jusqu’à sa mort. Son histoire intime ou collective traverse le film grâce aux documents d’archives visuels et sonores (lecture de ses textes, tête de cortège en Mai 68, radio, TV). En amie, Sophie Bensaïd livre à la narratrice ses engagements, partagés avec son compagnon. Puis, dans chaque lieu, Carmen Castillo rencontre des protagonistes engagés solidairement. Sa caméra se pose d’abord au Mexique. Marcos, sous-commandant de l’armée zapatiste, rencontré en 1994, dit sa déception et la tristesse des Indiens pauvres devant l’immobilisme des dirigeants dans leur lutte pour exister. Elle fait une incursion dans un squat parisien où la fondatrice de l’association Droit au Logement (DAL) se bat pour que les plus démunis puissent vivre ensemble leur émancipation dans la dignité. Ensuite, des militantes du Mouvement paysan des travailleurs sans-terre au Brésil expriment avec simplicité leur joie de la victoire d’un "auto-socialisme" qui leur permit de se nourrir et de s’éduquer. Même combat pour les "guerrières de l’eau" boliviennes qui, en 2000, s’insurgèrent contre la loi de privatisation de l’eau votée par les néolibéraux au profit d’une multinationale française. Leur leader évoque la violence policière lors des combats de rue, illustrée par des images d’archives édifiantes. Toujours imprégnée des textes de Bensaïd, la réalisatrice donne la parole à Olivier Besancenot et à Alain Krivine, membres de la Ligue Communiste Révolutionnaire et amis du philosophe. Elle plante ensuite sa caméra dans les quartiers nord de Marseille : trois femmes et un homme aux passés divers s’engagent ensemble dans des associations pour proposer aux jeunes des solutions politiques alternatives à la violence. C’est à Saint-Nazaire que se termine ce périple émouvant : un leader syndicaliste charismatique, bouleversé, évoque le conflit de 2010 à la raffinerie Total de Donges. De la solidarité rencontrée, dont il tire encore l’énergie pour dépasser son découragement, il conclut sans le savoir ce document militant exemplaire par une belle idée de Bensaïd : "Il y a des défaites qui ont le goût de victoires".
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