Allende, mi abuelo Allende (2014) Marcia Tambutti Allende

Allende, mon grand-père

Pays de productionChili ; Mexique
Sortie en France09 décembre 2015
Procédé image35 mm - Couleur
Durée97 mn
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Générique technique

RéalisateurMarcia Tambutti Allende
ScénaristePaola Castillo Villagrán
ScénaristeBruni Burres
ScénaristeValeria Vargas
ScénaristeMarcia Tambutti Allende
Société de production Errante Producciones (Santiago de Chile)
Coproduction Martfilms
Coproduction Fragua Cine
ProducteurPaola Castillo Villagrán
Directeur de la photographieDavid Bravo
Directeur de la photographieEduardo Cruz-Coke
Directeur de la photographieDaniel Davila
Ingénieur du sonCristian Larrea
MixeurRoberto Espinoza
Compositeur de la musique originaleLeonardo Heiblum
Compositeur de la musique originaleJacobo Lieberman
MonteurCoti Donoso
MonteurMaría Teresa " Titi " Viera Gallo

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

11 septembre 1973. Salvador Allende, renversé par le coup d’État du général Pinochet, se suicide dans son palais présidentiel. Cet épisode tragique contraint les proches d’Allende à l’exil, les marquant irrévocablement. Marcia Tambutti Allende, petite-fille de "Chicho", surnom affectueux donné à Allende par son entourage, décide, trente-cinq ans après le coup d’État, de retourner dans son pays natal afin de dresser le portait intime de ce grand-père inconnu. "J’ai connu mon grand-père par des affiches. Pour moi il était une image fixe. Je ne l’imaginais pas en chair et en os", indique ainsi la réalisatrice au début du film. Arrivé au pouvoir en 1970, Salvador Allende fut le premier président socialiste à être élu démocratiquement au Chili, porteur d’une aura immense auprès du peuple chilien comme en témoignent les nombreuses images d’archives qui jalonnent le film. L’importance de cette vie politique et publique laisse alors peu de place à l’intimité d’une vie de famille. Marcia Tambutti Allende grandit "avec la même image emblématique de lui que n’importe quel autre exilé", les liens qu’entretenait Allende avec ses proches n’étant que rarement évoqués en famille. Afin de pallier ce manque, la réalisatrice, biologiste de formation qui signe avec Allende, mon grand-père son premier essai de réalisation, va ainsi collecter huit ans durant images d’archives, albums de famille - dont une grande partie fut détruite par la dictature - et souvenirs évoqués par ses proches. Le documentaire évolue alors au fil des paroles recueillies auprès de son entourage, notamment sa grand-mère, sa mère et ses tantes. Mais la libération de cette parole ne se fait pas sans douleur. Marcia se heurte dans un premier temps aux réserves et à l’incompréhension de sa famille. "Je ne sais jamais comment répondre à tes questions de manière précise", lui lance ainsi, lors du tournage, Tencha, sa grand-mère âgée de 92 ans, un des personnages centraux du film. Tencha, compagne fidèle de Chicho, n’a cessé de le soutenir tout au long de sa vie. Les scènes tournées à son chevet sont particulièrement éprouvantes, comme lorsque Marcia questionne sa grand-mère sur les difficultés de sa vie publique. Allende, mon grand-père replace ainsi dans la lumière les figures de femmes qui l’ont accompagné : sa veuve, Tencha, qui alla jusqu’en Patagonie pour faire campagne avec lui, mais aussi sa fille, Tati, autre figure douloureuse du passé, secrétaire personnelle d’Allende qui se suicida quelques années après le coup d’État. Le film est également marqué par des évènements douloureux, l’exhumation des restes d’Allende à des fins d’analyses scientifiques ou le décès de certains proches. Malgré toutes ces épreuves, la volonté de la réalisatrice ne faiblit jamais. C’est dans cette ténacité que réside la force du film. Si l’on peut craindre à première vue un film impudique, Marcia préserve à chaque plan la dignité de son entourage. Saluons ainsi le courage de ce premier essai documentaire, récompensé à Cannes. Témoin des blessures de la mémoire chilienne, Allende, mon grand-père résonnait cette année avec le très beau Bouton de nacre [v.p. 102] de Patricio Guzmán, sorti quelques semaines plus tôt. _J.Ch.
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