Im Keller (2014) Ulrich Seidl

Sous-sols

Pays de productionAutriche
Sortie en France30 septembre 2015
Procédé image35 mm - Couleur
Durée82 mn
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Générique technique

RéalisateurUlrich Seidl
ScénaristeUlrich Seidl
ScénaristeVeronika Franz
Société de production Ulrich Seidl Film Produktion GmbH (Wien)
Société de production Coop99 Filmproduktion GmbH (Wien)
ProducteurUlrich Seidl
Directeur de productionLouis Oellerer
Directeur de productionMax Linder
Directeur de productionKonstantin Seitz
Distributeur d'origine Damned Distribution (Paris)
Directeur de la photographieMartin Gschlacht
CadreurHans Selikovsky
CadreurWolfgang Thaler
Ingénieur du sonEkkehart Baumung
MonteurChristoph Brunner

générique artistique

Fritz Lang
Alfreda Klebinger
Manfred Ellinger
Inge Ellinger
Josef Ochs
Alessa Duchek
Gerald Duchek
Cora Kitty
Peter Vokurek
Walter Holzer

Bibliographie

Synopsis

Ulrich Seidl visite les sous-sols des Autrichiens. Pour qui connaît un peu le travail de l’auteur de Dog Days et Import export, il y a dans ce projet un caractère d’évidence qui confine au pléonasme. Mais qui pourrait aussi être le signe d’une cohérence ultime, et annoncer une forme d’accomplissement ou un surplus de sens dans la démarche du cinéaste. En effet, que fait Seidl depuis plus de vingt-cinq ans, de documentaire en fiction, sinon fouiller le refoulé de son pays : les cachotteries, les failles, les fonds vaseux grouillant sous la surface lisse de la vie ordinaire ? Alors, en explorant ce phénomène à haute valeur métaphorique - la passion des Autrichiens pour leurs sous-sols - on pouvait s’attendre à voir Seidl atteindre le coeur de son sujet et mettre en scène sa propre démarche : descendre sous les apparences de la vie sociale, en l’occurrence en empruntant tout simplement l’escalier. Hélas, Seidl n’a de toute évidence pas ce genre d’ambitions. Régulier et méthodique, il poursuit simplement son travail sans en faire varier les principes et la procédure, si bien que Sous-sols n’est finalement rien de plus - et rien de moins - qu’une stricte déclinaison de précédents documentaires, comme Animal Love ou Jesus, You Know. Soit un nouveau catalogue de médiocrités et de petits travers, de corps difformes ou abîmés, de symptômes spectaculaires de la folie ordinaire, captés dans des cadrages sophistiqués et des couleurs vives. Certes, le résultat est toujours plastiquement irréprochable et les spécimens que le cinéaste ramène dans ses filets en allant draguer les bas-fonds de la société autrichienne sont toujours assez impressionnants. Mais la pertinence et tout simplement l’impact de la démarche continuent à poser question. En effet, en étudiant un sujet, Seidl va toujours exclusivement au plus laid ou au plus pathétique, sans établir de lien entre le monstrueux et l’ordinaire, le visible et le caché, le revers et la médaille. Alors qu’il prétend ouvrir des gouffres aptes à produire du vertige et de la réflexion, il ne joue en fait jamais sur les effets de perspective : ni verticalement (la vie du dessous n’est jamais mise en parallèle avec la vie du dessus), ni horizontalement (d’un sous-sol à l’autre, il semble ne jamais pouvoir se dérouler là d’activités plus anodines que tirer au revolver, se faire fouetter les fesses ou se saouler la gueule sous le portrait du Führer). De sorte que, plus que comme une exploration de l’âme humaine (ou de la société), Sous-sols finit par n’apparaître que comme une simple exhibition foraine. On aimerait, par exemple, savoir qui est cette femme qui éprouve périodiquement le besoin de descendre à la cave câliner des bébés en plastique. Mais nous sommes juste invités à rire ou être consternés, en toute méconnaissance de cause, devant le pathétique spectacle de ses jeux... En bout de course, quelle vérité Seidl aura-t-il finalement débusquée dans le sous-sol ? Que s’y agitent des peurs et des fantasmes, des relents de fascisme et des sexualités déviantes ? On n’en attendait pas moins. Qu’a-t-il à en dire ? Juste que ça existe. On pouvait espérer plus...
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