Marcel Conche, la nature d'un philosophe (2014) Christian Girier

Pays de productionFrance
Sortie en France30 septembre 2015
Procédé image35 mm - Couleur
Durée67 mn
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Générique technique

RéalisateurChristian Girier
Société de production Arsenal Productions (Paris)
Coproduction Cinaps TV
Producteur déléguéLudovic Arnal
Distributeur d'origine Arsenal Productions (Paris)
Directeur de la photographieJacques Mora
Ingénieur du sonBenoît Thuault
MixeurRaphaël Devillers
MonteurChristian Girier

générique artistique

Marcel Conche

Bibliographie

Synopsis

Christian Girier, documentariste, ne connaissait ni Marcel Conche, ni sa philosophie. Son travail n’est donc pas l’expression d’une fascination intellectuelle ancienne mais le fruit d’une rencontre aussi récente que bouleversante. En effet, c’est en 2011 qu’il visionne par hasard un entretien réalisé chez Marcel Conche avec le physicien Edgard Gunzig. Il explique ainsi qu’en voyant "ce philosophe parler avec une telle clarté, une telle sympathie, avec malice, avec humour", il avait "l’impression d’être un peu plus intelligent au fur et à mesure que le film avançait". "Je me suis dit qu’il était vraiment un personnage de documentaire", conclut-il. Dont acte, Marcel Conche rebondit sur la proposition d’un récit sur sa vie d’homme et son parcours d’intellectuel, partant du principe, ludique et généreux, que ce qui l’intéressait dans la démarche de Christian Girier, c’est qu’il était néophyte en philosophie. De cette rencontre est née cette jolie promenade au pas lent du vieil homme (91 ans !) à la pensée si vive. Ce philosophe moderne, mais à l’écart des modes, nous convie à une méditation qui s’abreuve aux textes des plus anciens penseurs et sa métaphysique s’ouvre à une Nature, être éternel, qui ne se réduit pas à ce que l’on croit voir. En cheminant dans les paysages de son enfance corrézienne, sur les routes poudreuses qu’il arpente depuis toujours, le long de la Dordogne qu’il aime tant, croisant parfois, comme on le voit ici, un camarade de collège qu’il reconnaît sur l’instant, il nous livre avec délice une sagesse vécue au plus près de sa vie et de la Nature, dont la centralité, tant dans sa philosophie que dans sa filiation paysanne, est essentielle. Il se souvient qu’enfant il accompagnait ses parents aux champs et que c’est là, à 6 ans, gardant les vaches tout en considérant un chemin qui s’évanouissait dans le lointain, qu’il s’est éveillé à la philosophie. "Philosophe, il me semble que je l’ai toujours été, d’abord sans le savoir, ensuite en le sachant", dit-il d’ailleurs. Il nous redonne, par sa parole claire, les grandes étapes d’une vie tout entière placée sous le signe d’une philosophie naturelle qui émane de soi et non de concepts. Tout petit, il perd sa mère, profondément chrétienne. Son père, éploré, finit par épouser sa belle-soeur. C’est elle qui élèvera le jeune et brillant Marcel, jusqu’à son départ pour le lycée de Tulle. Là, il rencontre Marie-Thérèse, son professeur de lettres, dont il tombe amoureux et qu’il épouse à la Libération. Agrégé en 1950, Marcel Conche commence alors une brillante carrière de professeur de philosophie qui lui fera quitter sa tendre Corrèze, notamment pour la Sorbonne. Toujours, il gardera en lui le goût de converser avec ses chers auteurs antiques (il dit raffoler des figues comme Démocrite et pense à Épicure chaque fois qu’il mange une olive), et avec Montaigne, dont la découverte modifie en profondeur sa façon d’être au monde. Aujourd’hui, le vieil homme, qui a sa place et sa plaque au cimetière aux côtés de sa femme si tendrement aimée et morte en 1997, continue d’arpenter le monde, toujours porté par la même soif d’apprendre et de connaître, et par l’exhortation épicurienne : mets-toi au bonheur tout de suite.
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