Qui a tué Ali Ziri ? (2015) Luc Decaster

Pays de productionFrance
Sortie en France07 octobre 2015
Procédé image35 mm - Couleur
Durée91 mn
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Générique technique

RéalisateurLuc Decaster
ScénaristeLuc Decaster
ProducteurMichel David
Ingénieur du sonLuc Decaster
MixeurÉric Lesachet
Compositeur de la musique originale Marius et Myriam
MonteurClaire Atherton

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Son nom est devenu synonyme de bavure, ainsi que le symbole des victimes de la justice. En 2009, Ali Ziri avait 69 ans lorsqu’il mourut quelques jours après une interpellation de la police nationale. Retraité algérien vivant en France, il se trouvait, le 9 juin 2009, avec un ami. Tous deux avaient bu plus que de raison. Son compère conduisait. Deux jours après leur placement en garde à vue, Ali Ziri décède à l'hôpital. La première autopsie fait état d’un problème cardiaque et explique son décès par sa consommation excessive d’alcool. C’est une seconde autopsie, effectuée à la demande d'un collectif d'habitants de sa ville, qui permettra de révéler un élément déclencheur de toute l’affaire : une vingtaine d’hématomes sur son corps, dont certains atteignent 17 cm de large. Des détails de l’histoire, le documentaire Qui a tué Ali Ziri ?, signé Luc Decaster (Rêve d'usine, 2003 ; État d'élue, 2010), ne dit pas grand-chose. Le choix de l’absence de commentaire en voix off et l'ouverture in medias res (pendant un rassemblement et avant une marche dans les rues d'Argenteuil) sont un problème. Car les seules indications mises à disposition d'un spectateur qui ne serait pas au fait de l'affaire viennent d'abord des manifestations organisées par les proches de Ziri ou par les représentants des collectifs de soutien. Des propos forcément très partisans qui biaisent de fait la transmission de l'information. Selon les défenseurs d'Ali Ziri, l'État freine des quatre fers pour ne pas reconnaître la bavure policière dont le retraité aurait été la victime mortelle, ce qui correspondrait en tous points à un déni de justice. Le trop grand nombre d’ellipses, inhérentes au cinéma direct que propose ici Luc Decaster, nuisent évidemment à la compréhension de tous les enjeux : l’affaire et ses rebondissements auraient mérité un traitement plus global et complet, certainement avec un regard plus... journalistique. Au montage, on retrouve Claire Atherton, collaboratrice régulière de Chantal Akerman depuis Letters Home (1986) jusqu'à son ultime réalisation, No Home Movie (2016). Un choix qui laisse penser que le projet de Luc Decaster, qui a filmé pendant cinq ans, de 2009 à 2014, ceux qui demandent la vérité, est moins de vouloir créer de la compréhension que de la sensation. D’ailleurs, tout le documentaire semble moins s'attarder sur le récit du combat des proches pour faire reconnaître les causes réelles de la mort d'Ali Ziri que sur la volonté de faire reconnaître le déni de justice. Mais il a le mérite de soulever une interrogation fondamentale (en y répondant à sa manière) : à quel moment le cinéma doit-il intervenir dans une affaire judiciaire ? Car à la sortie du film, les procédures n'étaient pas finies. Ce n'est qu'en février 2016, soit cinq mois après le début de son exploitation en salles, que la Cour de cassation, après avoir annulé un non-lieu en 2014, a décidé de clore le dossier, jugeant qu'"aucun acte de violence volontaire [n']aurait été la cause directe ou indirecte du décès". On regrette en fin de compte que le documentaire, tout nécessaire qu'il est, soit à la fois trop riche et pas suffisament clair dans son propos.
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