Une jeunesse allemande (2014) Jean-Gabriel Périot

Pays de productionFrance
Sortie en France14 octobre 2015
Procédé image35 mm - Couleur
Durée93 mn
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Générique technique

RéalisateurJean-Gabriel Périot
Assistant réalisateurMalak Maatoug
Assistant réalisateurCharly Fèvre
Assistant réalisateurMarine Aielo
ScénaristeJean-Gabriel Périot
Collaborateur scénaristiqueAnne Paschetta
Collaborateur scénaristiquePierre Hodgson
Collaborateur scénaristiqueNicole Brenez
Collaborateur scénaristiqueAnne Steiner
Société de production Local Films (Paris)
Directeur de productionEmmanuelle Koenig
Distributeur d'origine UFO Distribution (Paris)
Directeur de la photographieThierry Beaumel
MixeurLaure Arto-Toulot
Compositeur de la musique originaleAlan Mumenthaler
MonteurJean-Gabriel Périot

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Comment et pourquoi une jeune journaliste (Ulrike Meinhoff), un tout aussi jeune cinéaste alternatif (Holger Meins), deux étudiants (Andreas Baader et Gudrun Ensslin, par ailleurs comédienne) et un avocat d’affaires réputé (Horst Malher), tous instruits et de milieu bourgeois, ont pu passer, entre 1965 et 1977, de la revendication à la lutte armée "terroriste" en devenant la Bande à Baader (Rote Armee Fraktion) ? Tel est le sujet d’Une jeunesse allemande, premier long métragede Jean-Gabriel Périot. En changeant de format,ce documentariste, cinéaste et producteur engagé, dontla carrière prolifique a débuté en 2002, approfondit donc un questionnement sur le lien entre la violence et l’État, déjà à l’oeuvre dans nombre de ses courts métrages, comme The Devil (sur les Black Panthers), Les Barbares (qui opposait grands du monde et gens du peuple),L’Art délicat de la matraque (sur les violences policières) ou Eût-elle été criminelle... (sur les femmes accusées de collaboration horizontale durant la guerre). Au fil des années, cet éveilleur des consciences se forge ainsi une oeuvre cinématographique atypique, où expérimentation plastique et réflexion politique s’entraînent mutuellement, articulant ses films autour de l’utilisation exclusive d’images d’archives non commentées et syncopées au montage. Dans Une jeunesse allemande, contrairementà ses habitudes, Périot resitue les archives dans leur contexte : la honte du nazisme chez les jeunes Allemands, le choix du capitalisme (rhénan), la guerre du Vietnam... Avec brio, il nous rend cette époque à la fois lointaineet éminemment proche. Fruit d'un minutieux travailde recherche, le film regorge d'archives extrêmement rares, notamment des extraits des passages d'Ulrike Meinhoff sur les plateaux de la télévision allemande, où elle était une intervenante régulière dans les années 1960, ou des films réalisés par Holger Meins. Par leur biais, Périot montre avec pertinence comment l'action terroriste n'est pas née dans la clandestinité et le terreaudu pur militantisme politique, mais dérivait des avant-gardes artistiques et intellectuelles de l'époque. Par ailleurs, s'ouvrant sur une interventionde Jean-Luc Godard et s'achevant sur des images de Fassbinder, extraites de son segment du film collectif L'Allemagne en automne, cette oeuvre hautement cinématographique (car s'appuyant sur un art éprouvé du montage) et fondamentalement politique se présente comme une passionnante réflexion sur les liens entre le cinéma et l'action politique. "Dans mes films, je ne donne pas de réponses, je suis déjà content quand j’arrive à poser les questions", confie volontiers Jean-Gabriel Périot. De fait s’il nous propose un "point de vue", l’expression est à entendre dans son sens nietzschéen, c’est-à-dire comme une hauteurà partir de laquelle penser, et dont il convientde changer l’axe au fil de notre réflexion.Une démarche salutaire en ces temps où l’opinion prévaut sur la réflexion.
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