Héritages (2014) Philippe Aractingi

Pays de productionFrance
Sortie en France28 octobre 2015
Procédé image35 mm - Couleur
Durée88 mn
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Générique technique

RéalisateurPhilippe Aractingi
ScénaristePhilippe Aractingi
ScénaristeDiane Aractingi
Société de production Dolce Vita Films (Paris)
Société de production Fantascope Production (Beyrouth)
Société de production INA - Institut National de l'Audiovisuel
Producteur associéSylvie Cazin
Producteur associéTiziana Soudani
Producteur associéSilvana Bezzola Rigolini
Producteur exécutifDiane Aractingi
Producteur exécutifPhilippe Aractingi
Producteur exécutifMarc Irmer
Distributeur d'origine Zelig Films Distribution (Paris)
Directeur de la photographieWassim Nohra
Directeur de la photographieElie Haswani
Directeur de la photographieNidal Abdul Khalek
Directeur de la photographiePhilippe Aractingi
Directeur de la photographieRémi Mazet
Ingénieur du sonMouhab Chanesaz
Ingénieur du sonFrédéric Dabo
MixeurMax Rammler
Compositeur de la musique originaleRené Aubry
Directeur artistiqueRoland Ascheid
Directeur artistiqueSofia Moussa
CostumierBshara Atallah
CostumierHélène Caillet
MonteurChristine Safi
MonteurDeena Charara
MonteurMaria Malek
MonteurPhilippe Aractingi

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Il y a dans ce documentaire une citation qui dit à peu près ça : un pays qui n’écrit pas son histoire, qui ne se souvient pas, est condamné à répéter les mêmes erreurs. Dans les manuels scolaires, l’histoire du Liban s’arrête en 1943, à l’époque où il obtient son indépendance. Plus rien, ensuite, sur le destin de ce pays régulièrement meurtri par les conflits. Philippe Aractingi n’essaie pas de combler les vides, de réécrire la grande histoire. Archéologue de sa propre existence et de celle de sa famille, le cinéaste de Bosta et Sous les bombes, longtemps exilé en France, dresse des ponts entre le passé et le présent. Il établit des correspondances entre son histoire et celle de ses aïeux, depuis 1906 exactement et l’occupation de la Turquie par les troupes françaises, qui aboutira à l’exil, vers le Liban, des populations locales. Cent ans plus tard, ce sont le réalisateur, sa femme et leurs trois enfants qui doivent à leur tour embarquer sur un navire militaire pour fuir Beyrouth. Tout commence sur le pont du bateau, alors que s’éloignent les côtes libanaises. Philippe quitte son pays natal la mort dans l’âme. Sa femme, Diane, elle, se réjouit de retourner en France, où elle a grandi et où elle s’est intégrée jusqu’à perdre son accent arabe. Son mari n’a qu’une hâte : revenir et filmer son pays déchiré. Quelques jours après son arrivée dans la banlieue parisienne, où la famille est hébergée par la soeur de Diane, il repart déjà, avec sa caméra neuve, pour filmer la guerre. Le documentaire fonctionne comme un jeu de collages : le montage mêle des images d’archives - des images de guerre, mais aussi des documents sur l’occupation française de la Turquie -, des entretiens conduits par le réalisateur avec ses proches - mère, femme, enfants -, des vues plus classiques du Liban - les ruines de Beyrouth, la maison de famille dans les montagnes - et des films de famille (anniversaires, jeux, etc.). Le cinéaste traque les coïncidences pour ensuite transmettre à ses enfants des bribes de l’histoire familiale, et ainsi les aider à se forger une identité. Comment se construire quand on n’est ni tout à fait d’ici, ni tout à fait de là-bas ? Lorsque la famille retourne au Liban, en 2007, les enfants vivent le départ de France comme un nouveau déracinement. Le documentaire accorde une très grande importance à leurs questions et à leurs impressions. Luc, Matthieu et Ève iront jusqu’à interpréter, devant un fond vert sur lequel seront incrustées des images d’archives, leurs arrières grands-parents. À ses enfants, occidentalisés, Philippe raconte la guerre comme il l’a vue à 14 ans, leur montre sa collection de douilles, évoque ce meilleur ami mort au combat à l’âge de 19 ans... Petit à petit, chacun dit ce qu’il a sur le coeur. Au sein de la construction didactique de ce récit, il y a l’idée que comprendre c’est déjà un peu accepter, y compris les situations les plus absurdes (comme les conflits qui régulièrement embrasent le Liban), et celle affirmant que - comme on dit que les fleurs s’épanouissent sur le fumier - de la richesse culturelle naît à partir du traumatisme de l’exil.
© LES FICHES DU CINEMA 2015
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