La Clarté (2014) Elodie Faria, Rémy Ratynska

Pays de productionFrance
Sortie en France04 novembre 2015
Procédé image35 mm - NB - Couleur
Durée80 mn
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Générique technique

RéalisateurElodie Faria
RéalisateurRémy Ratynska
Société de production Kinozoom
ProducteurThierry Geoffroy
Distributeur d'origine Cinéode Distribution
Directeur de la photographieRémy Ratynska
Directeur de la photographieElodie Faria
Ingénieur du sonRémy Ratynska
Ingénieur du sonElodie Faria
MixeurGaëtan Boudoulec
MonteurRémy Ratynska

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Le festival du film de Fontenay-le-Comte avait vu le jour grâce à deux anciens étudiants en cinéma, Élodie Faria et Rémy Ratynska. De leur dernière collaboration en date, en tant que réalisateurs cette fois, est né un documentaire : La Clarté. Ce premier long métrage emprunte son titre au spectacle proposé par L’Envol, la troupe de théâtre que le duo a suivie pendant trois ans, de 2010 à 2013. Pour cette pièce comique, les dix comédiens déclament les textes de Jean-Michel Ribes (La Clarté et autres bilogues) sous la houlette de Jean-Marie Guignouard qui, avec sa voix rauque et ses airs autoritaires, pourrait aisément passer pour un tyran. En vérité, il n’en est rien : avant de se proclamer "metteur en scène" et de créer L‘Envol en 1988, Guignouard était déjà éducateur. Ainsi, la troupe qu’il dirige ici regroupe les handicapés mentaux de son centre, situé en Vendée. Si ses rares apparitions illustrent son exigence, on le sent surtout admiratif et comblé devant la performance de ces adultes infirmes. Toutefois, le documentaire préfère manifestement se concentrer sur ces comédiens au charisme troublant, ces anonymes qui, à travers la pratique des arts du spectacle, savourent l’occasion d’être entendus, admirés et applaudis, ou parfois simplement entourés et soutenus. Leur présence atypique, leurs trous de mémoire, leur élocution parfois difficile, leurs tics et leurs mimiques auraient pu déconcerter le public ; or, lorsqu’ils sont sur scène, à force de travail et d’acharnement, ils se métamorphosent et rayonnent par leur tendre maladresse. Hélas, faute de trouver l’angle et la forme adéquats, le film peine à transmettre l’énergie ainsi déployée : ni le recours au noir et blanc, ni l’accumulation de très gros plans ne parviennent à séduire, et les interviews conduites par Élodie Faria ressassent inlassablement les mêmes questions, un peu naïves et toujours très en surface. L’ensemble ne produit qu’un ennui relatif, alors même qu’il donne à voir des êtres extravagants. Car, en dépit de leurs difficultés à s’exprimer, les interprètes restent bouleversants, purs et lumineux. Il y avait donc matière à filmer l’excellence de ceux qui se trompent, doutent, paniquent, mais finissent par se trouver dans le jeu ; de ces handicapés à qui on simplifie le texte sans pour autant en affadir le sens. Mais nulle fantaisie ne vient égayer La Clarté, qui reste engoncé dans un schéma strict et sans imagination : successions de portraits, images de répétitions, derniers préparatifs avant le grand soir puis, enfin - d’une manière très protocolaire -, louanges des spectateurs. Malgré les images prises sur le vif, le documentaire témoigne à peine du chemin parcouru par la troupe qui, à mesure qu’elle traverse la Vendée, semble se produire sur des scènes de plus en plus grandes. Capter une ambiance ne suffit pas à révéler un processus créatif, ni l’investissement énorme de ces artistes handicapés. Si la caméra avait davantage cherché à rendre compte de la démarche singulière des éducateurs, la sensation d’intimité n’en aurait sans doute été que plus remarquable.
© LES FICHES DU CINEMA 2015
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