Insecticide, mon amour (2014) Guillaume Bodin

Pays de productionFrance
Sortie en France04 novembre 2015
Procédé image35 mm - Couleur
Durée52 mn
>> Rechercher "Insecticide, mon amour" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurGuillaume Bodin
ScénaristeGuillaume Bodin
Société de production Dahu Production (Annecy)
ProducteurGuillaume Bodin
Distributeur d'origine Univers Ditvin - Dahu Production (La Roche sur Foron)
Directeur de la photographieGuillaume Bodin
Ingénieur du sonGuillaume Bodin
MonteurGuillaume Bodin

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Guillaume Bodin, ouvrier viticole de 26 ans victime des pesticides pyréthrinoïdes qu’il devait répandre contre la cicadelle de la flavescence dorée, a décidé de se mettre en congé, de prendre sa caméra et d’enquêter sur la question. Qui a pris la décision d’obliger les viticulteurs (par l’arrêté 2012-299-0003 du département de la Saône-et-Loire) de pulvériser ce poison ? Visiblement, l’administration a voulu protéger les ceps, avant même qu’ils soient atteints par la maladie, sans prendre en compte les risques sanitaires pour les populations (les viticulteurs et leurs ouvriers, les riverains, sans parler de la faune du sol et du sous-sol...). Et pourquoi traiter la Saône-et-Loire trois fois (alors que deux auraient suffi) et la Côte-d’Or une fois (ce qui est peu efficace) ? Pourquoi s’arrêter à la frontière du département et non en fonction des terroirs contaminés ? Lydia Bourguignon, microbiologiste, montre les dégâts des pesticides dans le sol. Jean-Marc Bonmatin, du CNRS-Orléans, évoque les répercussions sur les pollinisateurs et les oiseaux. Beaucoup de viticulteurs ont acheté le pesticide sans le répandre ensuite. Seul Emmanuel Giboulot, vigneron-paysan en Côte-d’Or, s’est opposé ouvertement et a été poursuivi. Grâce à lui, le débat est devenu public et il a, en appel, été relaxé le 6 décembre 2014. Il était normal que ce film lui donne longtemps la parole. Le caviste parisien Bruno Quenioux lui rend hommage et rappelle que les consommateurs sont aussi concernés. Poursuivant son enquête, le réalisateur n’a pas réussi à filmer les personnels de la préfecture, ni les auteurs de l’arrêté ministériel du 9 juillet 2003, ni les responsables de l’Anses, qui délivrent les autorisations de mise sur le marché des pesticides. Le film prend donc le chemin d’une oeuvre militante assez redondante, faisant se succéder les témoins à charge. Il y a bien les images d’un documentaire de 1946 chantant les vertus magiques du DDT, mais ces images ridicules surlignent une foi aveugle dans le progrès qui a vécu. Pourtant, les nouvelles molécules chimiques mises sur le marché sont six mille fois plus toxiques que le DDT, depuis longtemps interdit ! Le cinéaste ne cherche pas à savoir pourquoi le lobby de la chimie fait la loi. Par contre, il interroge, toujours in situ, d’autres vignerons (MM. Aubinel, Liger-Belair, Seysses et Rouleau) et leurs ouvriers (MM. Leclercq et Fourneau), des écologistes (François Veillerette, Marcellin Babey et Pierre Masson) et Lilian Berillon, un pépiniériste qui relativise l’action de la cicadelle : ce n’est que le transmetteur d’un phytoplasme. Ces poisons chimiques ne traitent pas la maladie de la flavescence dorée, alors pourquoi cette frénésie pour les insecticides ? Il faut réfléchir avant de les utiliser, y compris ceux agréés en agriculture biologique, comme le pyrèthre de Dalmatie, qui tuent aussi des insectes utiles. J-M. Bonmatin remet en question les traitements préventifs et fait la comparaison avec les antibiotiques en médecine, inefficaces s’ils sont trop utilisés. Après avoir réuni beaucoup d’informations, le documentaire laisse au spectateur le soin de tirer les conclusions.
© LES FICHES DU CINEMA 2015
Logo

Exploitation