Monkey Kingdom (2014) Mark Linfield, Alastair Fothergill

Au royaume des singes

Pays de productionEtats-Unis
Sortie en France11 novembre 2015
Procédé image35 mm - Couleur
Durée81 mn
>> Rechercher "Monkey Kingdom" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurMark Linfield
RéalisateurAlastair Fothergill
Société de production Disneynature
Distributeur d'origine The Walt Disney Company France

générique artistique

Tina Fey(la voix originale du commentaire)
Claire Keim(la voix française du commentaire)

Bibliographie

Synopsis

Après Félins, Grizzly ou encore Chimpanzés, Disney nous raconte, cette fois, les aventures d’un groupe de macaques à toque vivant dans les ruines d’un royaume antique du Sri Lanka, au sein d’une forêt dense et majestueuse. Ces primates ont des normes sociales strictes, chacun appartenant à un rang hiérarchique bien précis. Maya, l’héroïne du film, est tout en bas de l’échelle. Tandis que Raja, le mâle alpha, goûte aux fruits les plus hauts de l’arbre garde-manger de la troupe, flanqué des "trois soeurs", reines irascibles aux faces cramoisies, Maya doit se contenter des restes tombés au sol et, sans cesse, faire acte de déférence à l’égard du quatuor dominant, sans espoir aucun de promotion sociale. Elle a de "grand yeux amicaux", et va devoir "lutter contre l’ordre établi pour obtenir une vie meilleure", nous dit la voix off. On l’aura compris, l’anthropomorphisme est ici à son comble. Même si le commentaire, astucieusement écrit, joue sur le clin d’oeil, les personnages sont traités exactement comme s’il s’agissait d’humains. On nous dit à chaque instant à quoi pensent, ce que craignent et ce que désirent Maya et ses congénères. Bagarres, idylle, politique, aventure, guerre... Le récit est efficace et classique, épousant les codes du cinéma hollywoodien pour enfant. La question se pose alors du statut des images qui se présentent à nous. S’agit-il bien d’un documentaire, censé nous renseigner en restituant une réalité, si possible sans la déformer ? Ou s’agit-il d’une fiction, à peu près aussi proche de la réalité qu’un film tel que Babe, le cochon devenu berger ? L’opposition entre les macaques "nobles" ("high born" en VO) et les "roturiers" ("low born") est en permanence teintée de morale, voire d’indignation. Et, quand cette mère seule (l’amoureux de Maya ayant été chassé par le jaloux Raja), grelottant avec son fils sous la pluie (seul les bien-nés ont droit à l’abri sous les rochers), se demande comment elle va trouver de quoi manger, on est carrément chez Dickens. À d’autres moments, la légèreté prend le dessus, notamment lorsque Maya aperçoit pour la première fois le beau Kumar : ralenti sur le séduisant macaque, au son des accords lascifs de la chanson What a Man... Après la naissance de son fils Kit, Maya est "consumée par l’amour inconditionnel", "perdue dans son enfant"... Et, afin de lui donner un avenir meilleur que celui auquel l’ordre social le condamne, elle va devoir "vaincre le système". Certes, on apprend bien deux ou trois choses sur ces primates. Force est pourtant de constater qu’absolument tout est reconstruit, trafiqué, pour ne pas dire bidonné. C’est, bien sûr, le cas de la plupart des documentaires animaliers, qui inventent des champs/contre-champs, mettent en rapport des plans qui n’ont rien à voir, etc. On est ici encore au-delà. Dans le but supérieur de sensibiliser les enfants au devenir des espèces menacées ? On peut, en tout cas, se demander où finit la vulgarisation et où commence le mensonge. On retiendra, cela dit, l’inquiétant Lex, chef patibulaire de la bande rivale, lippe fendue et port sévère à la Von Stroheim, qui à lui seul vaut le détour... _G.R.
© LES FICHES DU CINEMA 2015
Logo

Exploitation