Les Yeux brûlés (2014) Laurent Roth

Pays de productionFrance
Sortie en France11 novembre 2015
Procédé image35 mm - Couleur
Durée58 mn
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Générique technique

RéalisateurLaurent Roth
Collaborateur à la réalisationAlain Boitard
ScénaristeLaurent Roth
Société de production ECPAD - Etablissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense
Distributeur d'origine Shellac Distribution
Directeur de la photographieBernard Miale
Ingénieur du sonJean-Paul Bigorgne
MixeurMonique Wisniewski
Compositeur de la musique préexistanteJean-Sébastien Bach
MonteurMarie-Christine Dijon

générique artistique

Mireille Perrier(la jeune femme)
Patrice George(le reporter)
André Lebon(dans son propre rôle)
Daniel Camus(dans son propre rôle)
Pierre Ferrari(dans son propre rôle)
Raoul Coutard(dans son propre rôle)
Marc Flament(dans son propre rôle)
Pierre Schoendoerffer(dans son propre rôle)
Raymond Depardon(la voix du commentaire)

Bibliographie

Synopsis

L’idée de départ est aussi simple que belle : sur fond de l’une des grandes versions (celle de Klemperer) de La Passion selon saint Mathieu de Bach, une jeune femme (Mireille Perrier, alors toute jeune comédienne) récupèreà l’aéroport de Roissy la cantine du photographe de guerre Jean Perraud, disparu lors de la bataille de Diên Biên Phu, en 1954. Une cantine emplie de photos, qu’elle va explorer dans l’aéroport, surveillée (?) par un mystérieux reporter (Pierre George, disparu en 2003), rejointe par plusieurs des compagnons de Perraud, qu’elle questionnera... C’est en 1984, trente ans après Diên Biên Phu, que Laurent Roth, alors âgé de 23 ans, tourna ce film pour L’Établissement cinématographique des armées, auquel il appartenait depuis peu, et qui ne connut qu’une diffusion restreinte lors de son édition en 1985. Trente ans plus tard, encore, une sortie nationale donne une nouvelle vie à ce "film de commande" qui, écrivit en 1986 Serge Daney, "est autre chose qu’une commande simplement détournée, [...] une commande retournée au commanditaire, avec accusé de réception". Après le prologue et des images de la mobilisation de 1939 alternent archives (la plupart sur la guerre d’Indochine) et témoignages, scandés par Bach ou un impressionnant chant de la Légion, et les propos off de Raymond Depardon, fins, déconcertants aussi : "Les balles qui passent près de vous ont un très beau son". Témoignages ? Réponses, plutôt, aux questions intelligemment naïves de Mireille Perrier, captivée, inquiète parfois, ayant en grande partie improvisé une prestation qui parvient à faire dire à ses interlocuteurs probablement plus que ce qu’ils souhaitaient au départ.Se succèdent André Lebon (mort en 1987), qui couvritles batailles d’Indochine et y laissa une jambe ; Daniel Camus, le plus loquace (mort, lui, en 1995), qui fut fait prisonnier à Diên Biên Phu avec J. Perraud etP. Schoendoerffer ; Pierre Ferrari, photographe qui fut aux premiers rangs des batailles d’Indochine, très récemment disparu, et aussi les célèbres Raoul Coutard et Pierre Schoendoerffer (1928-2012).Du premier, devenu l’un des plus réputés denos chefs-opérateurs, puis réalisateur, on retient cette réponse à M. Perrier lui demandant s’il ne privilégiait pas parfois l’évocation d’un proche :"Le public se fout complètement de savoir si c’est votre copain ou pas !" Quant à Schoendoerffer, très ému au souvenir de son "ami le plus proche", J. Perraud, il finit par se lâcher et toucher à un essentiel qui fut aussi le fond de ses grands films. L’essentiel ?En écho au constat du réalisateur, "la guerre commence dans la capacité à attendre en vain", l’un des témoins déclare : "l’ennemi est pratiquement toujours invisible". On pense bien sûr, à Buzzati.Le compagnon, le camarade mourant, lui, il est là. Marc Flament (1929-1991), thuriféraire de M. Bigeard, esthète pétri de culture picturale classique, s’est (dé)livré là pour la première et unique fois, nous révèle L. Roth. Il a photographié la longue agonie d’un blessé de Diên Biên Phu. Son évocation, faussement détachée, est certainement la plus inconfortable de ce film captivant.
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