Le Dernier continent (2014) Vincent Lapize

Pays de productionFrance
Sortie en France11 novembre 2015
Procédé image35 mm - Couleur
Durée77 mn
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Générique technique

RéalisateurVincent Lapize
ScénaristeVincent Lapize
Société de production Réel Factory (Poitiers)
Société de production À Perte De Vue (Rennes)
Coproduction TV Rennes 35
Coproduction Tébéo (Brest)
Coproduction TébéSud (Lorient)
Coproduction Télénantes
ProducteurGabrielle Gerll
ProducteurRomain Lardot
ProducteurColette Quesson
ProducteurRébecca Sénéchal
ProducteurInès Lumeau
Distributeur d'origine À Perte De Vue (Rennes)
MixeurFrédéric Hamelin
Compositeur de la musique originalePierre-Laurent Bertolino
MonteurMarie-Pomme Carteret

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Alors que plusieurs romans et chansons ont été inspirés par Notre-Dame-des-Landes, il est étonnant que le cinéma ne se soit pas emparé de ce sujet, aussi romanesque que politique. Une petite dizaine de documentaires militants (signés Turpin, Kergosien & Morin, Merlaud, Castell, ou encore du groupe Groix...) ont déjà été réalisés, la plupart par des opposants au projet d’un aéroport sur une zone humide remarquable par sa biodiversité. Mais aucun n’avait été distribué en salles. Notre-Dame-des-luttes de Jean-François Castell, réalisé pendant l’opération César en octobre 2012, a dépassé les 120 000 spectateurs sur YouTube. Le Dernier continent a le mérite de se focaliser sur l’un des aspects du dossier. Plutôt que d’analyser l’opportunité de réaliser un nouvel aéroport nantais alors qu’il en existe déjà un, très performant (choix qui nécessiterait des heures de film tant les paramètres démocratiques, techniques, économiques et écologiques mériteraient des développements), il choisit de parler des habitants de la Zone à Aménagement Différé, créée en 1974 pour faire un aéroport et devenue "zone à défendre" depuis l’arrivée, en 2008, d’utopistes anarchistes occupant les friches du futur chantier. La ZAD de NDL est depuis devenue "la mère des ZAD" et le mot "zadiste" est même entré dans le dictionnaire. Voulant garder l’anonymat, ces marginaux ne sont pas faciles à filmer, avant tout parce que, victimes de la répression étatique, ils se méfient des médias en général et des images en particulier. Ils se nomment indifféremment "Camille" et expérimentent des pratiques sociales radicalement hors du système ("Le but ultime, c’est de se passer de thunes", comme le déclare l’un d’eux). On comprend alors pourquoi ils sont contre l’aéroport "et son monde". Vincent Lapize a tourné pendant la trêve de 2013, puis a fait appel à un financement participatif pour la post-production. Passé les premières images, assez poétiques, il ne nous livre qu’une infime partie des expériences pratiquées sur la ZAD. Par exemple, il n’a pas pu filmer les AG hebdomadaires et a dû se contenter de quelques entretiens. Il ne suscite, cependant, pas de témoignages forts, comme l’avait fait Jean-François Castell dans le feu de l’action. Sa vision de la ZAD est un peu trop lisse, il n’évoque pas assez les contradictions sur la zone, tant avec les autres habitants qu’entre les zadistes eux-mêmes. Par contre, on a ici un écho du dialogue zadistes-agriculteurs. Ces agriculteurs qui côtoient les zadistes (souvent des véganes !) et luttent avec eux pour éviter le bétonnage, cultivent à leur côté les terres maintenant cédées à Vinci pour construire l’aéroport du Grand Ouest. À leur contact, ils se posent de nouvelles questions : "Faut-il continuer la production animale ?" Même si Le Dernier continent offre une image subjective et réductrice de la ZAD, il est cependant utile pour dédramatiser le débat, à l’inverse de la propagande du pouvoir politique et économique qui essaye par tous les moyens de criminaliser les zadistes. Car qui peut croire que les personnes rencontrées ici sont vraiment des délinquants, voire des terroristes ? _M.B.
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