Dis Maîtresse ! (2014) Jean-Paul Julliand

Pays de productionFrance
Sortie en France25 novembre 2015
Procédé image35 mm - Couleur
Durée75 mn
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Générique technique

RéalisateurJean-Paul Julliand
Société de production Comic Strip Production (Marseille)
Coproduction Electron Libre Compagnie
ProducteurThierry Aflalou
Directeur de productionAdeline Letort
Distributeur d'origine Chapeau Melon Distribution
Directeur de la photographieJean-Paul Julliand
Ingénieur du sonSimon Gattegno
MixeurPierre Armand
MonteurPascale Berson-Lecuyer
Photographe de plateauHélène Mouton
Photographe de plateauGéraldine Pochard

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

C’est la rentrée pour ces tout-petits de moins de 3 ans. Les pleurs fusent de partout : Géraldine Poichard ferme la porte et va tenter d’en réconforter quelques-uns, tout en laissant les autres prendre leurs marques. Ce rituel du premier jour (et de ceux qui suivront), elle le connaît depuis plusieurs années maintenant. En effet, cela fait douze ans que Géraldine enseigne dans cette école de Vénissieux, au sud de Lyon. Les enfants vont vivre leur première année scolaire auprès d’elle, maîtresse passionnée qui, malgré l’épuisement et la tentation de s’occuper d’un niveau de classe moins difficile, reprend chaque année le flambeau. Car cet engagement semble sans limite : ne faisant l’objet d’aucun programme précis, mais censée être une priorité dans les quartiers difficiles (ainsi que l’avait annoncé, à l’occasion d’un discours, François Hollande en octobre 2012), la toute petite section est un lieu où il faut avancer et inventer comme on peut, tâtonner, explorer de nouvelles possibilités grâce à l’imagination et à la collaboration entre instituteurs. Le réalisateur (qui filme le corps enseignant depuis trente ans) n’est autre que le père de la jeune femme. On le sent d’emblée engagé dans ce sujet qu’est l’éducation gratuite pour tous. Par le biais de ce point de vue pour le moins subjectif, la toute petite section nous paraît alors bien davantage qu’un simple prolongement de la crèche. La caméra, discrète, se glisse dans la classe et se met à la hauteur des tout-petits, qui ne semblent jamais prêter attention à sa présence. En une heure, c’est ainsi le condensé d’une année bien remplie qui nous est donné à voir : les mois se suivent et ne se ressemblent pas, dans un univers où les couleurs rythment le passage du temps, et où les enfants évoluent grâce à des thèmes d’une très belle inventivité. On ne s’ennuie jamais, les petits non plus d’ailleurs. Si l’on ne peut s’empêcher de penser au Être et avoir de Nicolas Philibert, présenté au festival de Cannes en 2002 - avec lequel il partage l’ambition de témoigner de l’évolution d’enfants en milieu scolaire à l’échelle d’une année -, les deux films sont néanmoins assez différents. Tout d’abord, l’immersion est moins évidente chez Jean-Paul Julliand, car la présence quasi ininterrompue de voix off (la sienne et celle de sa fille) tend à parasiter quelque peu l’atmosphère générale, en visant à intellectualiser le sujet. L’objectif recherché est donc sensiblement différent : alors que l’émotion est palpable dans Être et avoir, le réalisateur de Dis maîtresse ! s’éloigne de l’immersion pure, pour faire de son film l’expression de sa conception de l’école républicaine. Il souhaite faire prendre conscience à chacun des enjeux de cette première année scolaire, là où le citoyen naît, apprend à être sociable, à parler une langue commune, à jouer, à aimer, à jalouser... Un hommage modeste mais touchant, qui est tout à la fois celui d’un réalisateur familier du corps enseignant, d’un citoyen défendant un système d’éducation (ou du moins certains de ses principes) et d’un père admiratif du dévouement de sa fille.
© LES FICHES DU CINEMA 2015
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