Capitaine Thomas Sankara (2012) Christophe Cupelin

Capitaine Thomas Sankara

Pays de productionSuisse
Sortie en France25 novembre 2015
Procédé image35 mm - Couleur
Durée90 mn
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Générique technique

RéalisateurChristophe Cupelin
ScénaristeChristophe Cupelin
Société de production Akka Films (Bernex)
Société de production Laïka Films (Genève)
Coproduction RTS - Radio Télévision Suisse (Genève ; Lausanne)
Coproduction Freestudios (Genève)
ProducteurNicolas Wadimoff
ProducteurChristophe Cupelin
CoproducteurIrène Challand
CoproducteurGaspard Lamunière
Distributeur d'origine Cineworx (Bâle)
Directeur de la photographieChristophe Cupelin
Ingénieur du sonChristophe Cupelin
MixeurPhilippe Ciompi
MonteurChristophe Cupelin

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

"Quand on me montrera, on ne dira pas : c’est l’ancien président de la République, mais c’est la tombe de l’ex-président" confie à un journaliste le capitaine Thomas Sankara avec un calme prémonitoire. Il est vrai que durant ses quatre ans de pouvoir, Sankara agrégea les peuples opprimés autant qu’il irrita les dirigeants de tout poil par son engagement teinté de marxisme, de guévarisme, de panafricanisme et d’humanisme chrétien. En 1985, à 19 ans, Christophe Cupelin découvre la révolution burkinabè lors d’un voyage sur place. C’est un choc. Il tourne alors ses premières images. Profitant de l’émergence d’archives secrètes en 2007, alternant actualités en couleur ou noir et blanc, interviews et interventions publiques de Thomas Sankara, entrecoupées d’extraits de l’émission que lui consacra Patrick Pénost sur France Inter le 23 février 2002, le documentariste suisse décide de consacrer son premier long métrage à cet homme qui prit le pouvoir par un coup d’État le 4 avril 1983 et mourut durant celui qui le renversa le 15 octobre 1987. Il ressort de ce portrait flirtant avec l’hagiographie un leader visionnaire (comme en témoignent ses appels contre la désertification et la déforestation), proche de son peuple, honnête (il gagne l’équivalent de 230 euros par mois) et moderne (il prône l’égalité pour les femmes, l’arrêt de l’excision, la lutte contre l’analphabétisme, l’auto-suffisance alimentaire). Mais aussi un lutteur décidé à émanciper l’Afrique et à pourfendre l’impérialisme. Il rebaptise ainsi son pays Burkina Faso ("pays des hommes intègres"), car Haute-Volta évoque selon lui "l’humiliation et la colonisation"... Il dit aux grands de ce monde ce qu’il pense, quitte à les indisposer (ah, le visage fermé de François Mitterrand à chacune de leurs rencontres), et est finalement trahi par Blaise Compaoré, l’ami de longue date, le bras droit dont il disait : "Si vous apprenez qu’il veut me tuer, ne vous y opposez pas. Ce sera imparable". "La France est responsable de son assassinat", affirme Monsieur X au micro de Franck Penost. Peut-être est-ce la raison pour laquelle le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone rejeta la proposition d’ouvrir une enquête parlementaire sur le rôle de notre pays dans ce complot. Impossible, certes, de savoir ce que serait devenu Sankara s’il était resté au pouvoir tant certaines décisions sont ambivalentes : quand il abolit le scrutin secret au profit de celui à bras levé, "car un bulletin écrit ça n’a aucun sens pour un peuple à 90% analphabète", ou quand il côtoie Khadafi car il se sent suffisamment raisonnable pour ne rien avoir à en craindre... voire quand il lui "vole" un Boeing 727 alors que le Burkina Faso n’a ni pilotes ni infrastructures. Il reste néanmoins un homme fort d’un discours et d’actes entrant en résonance avec notre époque, et une pièce édifiante à verser au lourd dossier des souffrances de l’Afrique, ainsi qu’à celui, peu glorieux, de la "Françafrique". Notons enfin qu’une enquête est actuellement ouverte au Burkina Faso, que le corps supposé de Sankara vient d’être exhumé pour autopsie, et qu’en 2015, Blaise Campaoré a fui son pays après une insurrection.
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