Une histoire birmane (2014) Alain Mazars

Pays de productionFrance
Sortie en France25 novembre 2015
Procédé image35 mm - Couleur
Durée92 mn
>> Rechercher "Une histoire birmane" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurAlain Mazars
ScénaristeAlain Mazars
Auteur de l'oeuvre originaleGeorge Orwell
DialoguisteAlain Mazars
Société de production CDP - Catherine Dussart Productions
Société de production INA - Institut National de l'Audiovisuel
ProducteurCatherine Dussart
Producteur associéSylvie Blum
Distributeur d'origine CDP - Catherine Dussart Productions
Directeur de la photographieAlain Mazars
Ingénieur du sonRomaric Nereau
MixeurLaurent Thomas
Compositeur de la musique originaleJessica Mazars
MonteurAlain Mazars

générique artistique

Soe Myat Thu(Winston)
Thila Min(O'Brien)
U Win Tin(Goldstein)

Bibliographie

Synopsis

À mi-chemin entre documentaire et fiction et tourné clandestinement en équipe ultra-réduite, Une histoire birmane est un film tout à fait singulier. Alain Mazars, qui tournait là son troisième film en Birmanie, a choisi d’évoquer la situation politique du pays par le prisme de l’oeuvre de George Orwell. Chose peu connue sous nos latitudes, l’écrivain anglais est l’auteur occidental le plus renommé chez les Birmans. Son premier roman, Une histoire birmane, s’inspire directement de son expérience d’officier de la police coloniale, fonction qu’il exerça de 19 à 24 ans. Il n’y fait pas mystère du profond malaise qui le poussa à démissionner de celle-ci. C’est pourtant à 1984 que se réfère essentiellement le film de Mazars, qui s’intéresse à la lecture que peuvent en avoir les Birmans d’aujourd’hui. Filmant principalement des "vraies gens" (une nonne, un moine, un journaliste...) qui s’expriment sur la vision prophétique d’Orwell, le cinéaste montre à quel point 1984 semble écrit pour eux. À entendre les différents intervenants du film, il apparaît que la précision et la pertinence avec lesquelles le roman décryptele fonctionnement des régimes totalitaires touche à quelque chose d’essentiel dans ce pays. Le temps d’une scène, certaines et certains incarnent tel ou tel personnage du livre. Et la voix off (Orwell lui-même, s’exprimant en birman d’une voix d’outre-tombe) de s’interroger : qui est Winston aujourd’hui ? Winston, le héros de 1984, celui qui fait semblant de servir le système alors qu’en lui la révolte gronde. Qui est Goldstein, le chef des opposants ? Serait-ce ce journaliste emprisonné pendant vingt ans pour avoir dénoncéle système ? Serait-ce Aung San Suu Kyi, prix Nobel dela paix et nouvellement élue au Parlement ? Mazars filme une Birmanie sans artifice, dans les petites rues, les villages, le train. Il filme les bouquinistes, interviewe des opposants à la dictature, rencontre la traductrice de 1984, qui jusqu’à ce livre n’avait traduit que des romans à l’eau de rose et pour qui cette oeuvre fut une révélation. Orwell, chez toutes ces personnessi différentes, semble avoir été le déclencheur d’une réflexion, voire d’un changement radical de point de vue. En se focalisant sur les liens entre Orwell et ce pays infiniment complexe, riche de 132 ethnies, Alain Mazars nous éclaire non seulement sur l’Histoire de la Birmanie, mais aussi sur l’importance bien réelle de la littérature dans notre monde. Comment contester l’impact que peut avoir un livre après avoir entendu tous ces gens expliquer s’être éveillés à la réflexion politique grâce à 1984 ? Formellement, l’alternance entre documentaire et fiction est parfaitement claire et permet paradoxalement de mieux révéler la personnalité des participants. On se souviendra notamment de cette étonnante jeune femme, nonne bouddhiste, qui nous accompagne du début à la fin. Vive, simple, pleine de bon sens et de curiosité, elle est l’un des mille visages de l’espoir qui se lève aujourd’hui dans ce pays si peu connu des Occidentaux. Essai cinématographique modeste et audacieux à la fois, Une histoire birmane est une belle façon de faire connaissance.
© LES FICHES DU CINEMA 2015
Logo

Exploitation