Poétique du cerveau (2014) Nurith Aviv

Pays de productionFrance
Sortie en France02 décembre 2015
Procédé image35 mm - Couleur
Durée66 mn
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Générique technique

RéalisateurNurith Aviv
Scénariste 24 Images
Société de production Les Films d'Ici (Paris)
Société de production Laila Films (Tel Aviv)
Directeur de productionFlorence Gilles
Directeur de productionAmi Livne
Distributeur d'origine Margo Cinéma (Paris)
Directeur de la photographieSophie Cadet
Directeur de la photographieItay Marom
Directeur de la photographieNurith Aviv
Ingénieur du sonMatthieu Tartamella
Ingénieur du sonMichael Goorevich
MixeurMichael Goorevich
Compositeur de la musique originaleWerner Hasler
MonteurLaure Saint-Marc
MonteurAmir Borenstein

générique artistique

Yadin Dudai
Vittorio Gallese
Sharon Peperkamp
Laurent Cohen
Noam Sobel
François Ansermet

Bibliographie

Synopsis

Dans cette Poétique du cerveau, où l’on s’intéresse aux mystères du fonctionnement cérébral, Nurith Aviv donne la parole à différents spécialistes de la mémoire, des "neurones miroirs", du développement du langage, de la lecture ou encore de l’olfaction. Chacun s’exprime sans être interrompu, résumant les grandes lignes et les enjeux de sa discipline. Entre ces différents chapitres, la cinéaste évoque son enfance, sa famille, sa langue maternelle, ses langues d’aujourd’hui, médite sur une vieille photographie ou sur le sens caché d’un étrange symptôme. La voix off de Nurith Aviv déroule souvenirs, associations d’idées, coïncidences signifiantes, et ne s’interrompt que pour laisser la place aux paroles expertes des scientifiques. Bref, sobre, presque austère dans sa forme, le film se regarde avec intérêt, en premier lieu grâce aux talents de vulgarisation des intervenants. Clairs, concis, prenants, et plus encore : on sent qu’on a affaire à de véritables penseurs. Ils et elles, en parlant du cerveau, nous font en réalité partager leur vision de l’être humain. Le fait que la réalisatrice leur demande de se présenter et d’évoquer ce qui les a amenés à la recherche nous les rend par ailleurs d’autant plus accessibles. Évoquant la mémoire comme un processus dynamique modifiant sans cesse les informations et interagissant avec le présent, les neurones miroirs comme fondement de notre compréhension des autres - et par là même de notre propre construction à travers eux - ou encore les larmes comme messager olfactif chargé de réduire l’agressivité d’un assaillant, ces chercheurs éclairent la complexité humaine sous une lumière neuve et troublante pour le profane. Nurith Aviv se propose de mêler son propre récit, décousu, introspectif, cultivé, au tissu profondément philosophique de ces paroles savantes et humanistes. Si les connexions qu’elle établit entre sa propre histoire et ce qu’on apprend du cerveau sont souvent pertinentes, on reste malgré tout dans l’anecdote, presque dans le clin d’oeil. Les fragments autobiographiques convoqués par la cinéaste sont trop peu développés, trop fugaces pour marquer vraiment ou même émouvoir. On a davantage l’impression d’un collage intelligent que d’une construction qui ferait sens. Cette tentative de tissage entre biographie et science semble plaquée, terriblement sérieuse, et trop peu creusée. Par ailleurs - sans doute un détail sans importance pour certains - la voix lente et monocorde de la réalisatrice aplatit le texte, le lisse, le rend intellectuel, presque scolaire, et confère comme un sentiment de mollesse au commentaire. On est donc pris entre, d’une part, l’intérêt de ce que le film nous apprend sur nous-mêmes et des questions qu’il soulève, et d’autre part, le goût d’inachevé de l’ambition poétique. En définitive, les qualités essentielles du film se trouvent dans les moments où les chercheurs parlent seuls. Tout le reste, faute d’une écriture convaincante, ne relève quasiment que de l’habillage. Brillant, spirituel, littéraire, mais qui, au fond, n’apporte rien d’essentiel.
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