Comme des lions (2015) Françoise Davisse

Pays de productionFrance ; Belgique
Sortie en France23 mars 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée115 mn
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Générique technique

RéalisateurFrançoise Davisse
Société de production Les Films du Balibari (Nantes)
Coproduction Les Productions du Verger (Bruxelles)
Coproduction GSARA (Bruxelles)
ProducteurEstelle Robin-You
CoproducteurJerôme Laffont
CoproducteurJoachim Thôme
CoproducteurOlivier Burlet
CadreurFrançoise Davisse
MixeurMaxime Thomas
MixeurRoman Dymny
Compositeur de la musique originale Mouss et Hakim
Compositeur de la musique originaleHakim Amokrane
MonteurGeoffroy Cernaix

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

La réalisatrice Françoise Davisse vit à quelques kilomètres de l’usine PSA de Seine-Saint-Denis, lorsqu’elle apprend, lors de la présidentielle de 2012, que cette dernière est menacée de fermeture. Elle décide alors de suivre la section locale de la CGT en charge du site. Une aventure qui durera deux ans. Deux ans de lutte pour tenter de sauvegarder l’usine et l’emploi de ses quelques 3 000 salariés. Deux ans de lutte vaine (l’usine fermera définitivement en 2014), mais qui auront tout de même démontré la force et l’intelligence du collectif. Organisés spontanément, les grévistes ont ainsi fait le choix constant de la lutte pacifique, malgré les intimidations, les promesses non tenues, les mensonges de la direction, les désillusions. Témoin discret des événements, la cinéaste opte pour une immersion pudique, sans voix off, au plus près des visages et des paroles des salariés. Et son film, donnant à voir l’organisation d’une grève de l’intérieur, parvient à éviter tout à la fois l’écueil du constat froid et didactique (avec chiffres et graphiques à la clé) et celui du reportage coup de poing (avec force images d’actions chocs). Épousant au quotidien la lutte - mais aussi la rage, les espoirs et les découragements - des ouvriers PSA, Françoise Davisse redonne une dignité au mouvement comme aux hommes, loin du cliché agité que les médias transmettent - et contribuent à fabriquer. La preuve en image : au fil de l’évolution du combat, la réalisatrice insère des extraits de JT ou encore d’interviews de dirigeants de l’entreprise ; et le spectateur mesure le fossé qui existe entre ce qu’il a pu voir à l’époque (un condensé de cinq minutes à la télévision), et ce que signifie réellement en temps et en investissement collectifs ce rassemblement. Avec ce second regard, le temps prend une autre dimension : semaine et mois s’écoulent pendant lesquels des centaines de personnes s’organisent, planifient des stratégies, cherchent à rendre leurs actions les plus efficaces possible. On retiendra tout particulièrement l’épisode où les grévistes réussissent à s’introduire au siège de l’UIMM (syndicat patronal de la métallurgie) : plus de 300 ouvriers s’installent dans la luxueuse salle de réunion du siège et votent une décision pour l’action à venir. Faire un sit-in ne suffit pas. Les uns et les autres s’écoutent, la parole est respectée et c’est de là que naît la force de leur union : le respect. Ce portrait collectif nous enseigne à quel point le courage est de mise pour se lancer dans une telle lutte. Ceux qui ont menée celle-ci ont assisté à la fermeture de leur usine mais ont obtenu des dédommagements et se sont encore battus après pour que les accords négociés soient appliqués. Ils n’ont aucun regret et ont eu cette patience de ne pas se laisser abattre, de rester soudés. C’est un travail à part entière, au jour le jour, que nous dépeint ici une réalisatrice indéniablement engagée. "Comme des lions", ces ouvriers ont été, le temps d’un combat, les rois d’une jungle sociale qu’ils tentent de dompter, en refusant de se laisser dévorer.
© LES FICHES DU CINEMA 2016
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