Homeland : Iraq Year Zero - Part 1 : Before the Fall (2015) Abbas Fahdel

Homeland : Irak année zéro - Partie 1 : Avant la chute

Pays de productionFrance
Sortie en France10 février 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée160 mn
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Générique technique

RéalisateurAbbas Fahdel
Société de production Nour Films (Paris)
ProducteurAbbas Fahdel
Distributeur d'origine Nour Films (Paris)
Directeur de la photographieAbbas Fahdel
Ingénieur du sonAbbas Fahdel
MonteurAbbas Fahdel

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Il aura fallu dix ans à Abbas Fahdel (auteur, auparavant, de deux courts métrages documentaires diffusés sur France Télévisions, Retour à Babylone et Nous les Irakiens, et d’une fiction distribuée en salles, L’Aube du monde) pour se décider à monter les quelque cent-vingts heures de rushes dans lesquelles, entre 2003 et 2004, il filmait l’Irak à la veille, puis à la suite, de l’intervention militaire états-unienne. Première observation, à l’adresse de ceux que rebuterait a priori la durée du film qui en résulte aujourd’hui : si Homeland s’épanouit effectivement dans un format peu commun (5h34 au compteur, scindées en deux parties, Avant la chute et Après la bataille), c’est qu’il lui faut faire du spectateur un intime, un alter ego (et pour cause : on ne saurait éprouver la perte de ce dont on n’a, au préalable, éprouvé la présence). Ce à quoi s’emploie donc patiemment Avant la chute, où le cinéaste livre la chronique méticuleuse d’un quotidien - celui de sa propre famille - voué à l’attente, scandé par les coupures d’électricité et les montages télévisés à la gloire de Saddam Hussein, dont la propagande du parti Baas fait tout à la fois l’incarnation de l’Irak et du panarabisme. S’aventurer hors du cercle familial pour y capter une parole libre est d’ailleurs inenvisageable ("Ne parle plus, le micro est en train d’enregistrer", lance ainsi, à un client, un commerçant craignant semble-t-il la présence de la caméra). La guerre semble inévitable, seule l’ampleur de ses effets est alors imprévisible (depuis 2016, en revanche, le spectateur n’ignore rien de ce qui va suivre, et cette simple divergence dans l’évaluation du chaos à venir fait peser sur Avant la chute une charge tragique renversante). Le souvenir des conflits précédents est encore là ; on se prépare au prochain comme "à un hiver rigoureux", ainsi que le soulignera lui-même l’auteur à l’occasion d’un entretien (paru sur le site du Monde) avec Clarisse Fabre. On calfeutre les fenêtres, on fait le plein d’essence, on creuse un puits pour assurer son approvisionnement en eau... Empreinte de fatalisme, cette première partie n’est pourtant pas dénuée de légèreté, Fahdel trouvant en Haidar, son jeune neveu, un héros tout désigné (faisant ici office de guide dans le cercle familial, l’enfant, drôle, enjoué, attachant, se muera, dans Après la bataille, en petit reporter des rues de Bagdad, n’hésitant pas à interpeller les passants, ni à recadrer les nostalgiques du régime). Lorsque la guerre éclatera, Fahdel sera en France ; il ne pourra rejoindre l’Irak que quelques semaines plus tard (il tournera alors les images composant le deuxième volet d’Homeland) ; il n’en aura pas moins, jusque-là, cheminé avec les siens, calant sa démarche sur la leur, amassant ce qu’il pouvait en prévision des "intempéries", de la saison mauvaise qui s’annonçait alors, collectant les gestes, les visages... Si la seconde partie de Homeland confère toute son ampleur - et donne un sens nouveau - aux images d’Avant la chute, celles-ci n’en constituent pas moins, en elles-mêmes, un témoignage d’ores et déjà essentiel.
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