Faut savoir se contenter de beaucoup (2014) Jean-Henri Meunier

Pays de productionFrance
Sortie en France10 février 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée80 mn
>> Rechercher "Faut savoir se contenter de beaucoup" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurJean-Henri Meunier
Assistant réalisateurKenji Meunier
ScénaristeJean-Henri Meunier
ScénaristeNoël Godin
ScénaristeJean-Marc Rouillan
Société de production E2P- Entre2prises (Montreuil)
ProducteurFlorent Verdet
ProducteurJean-Henri Meunier
Directeur de productionMuriel Tastet
Directeur de la photographieLaurent Coltelloni
Directeur de la photographieDamien Froidevaux
MixeurGabriel Mathé
Décorateur E2P- Entre2prises (Montreuil)
MonteurPaul Pirritano

générique artistique

Jean-Marc Rouillan(dans son propre rôle)
Noël Godin(dans son propre rôle)
Sergi López(dans son propre rôle)
Miss Ming(dans son propre rôle)
Bernardo Sandoval(dans son propre rôle)
Jan Bucquoy(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Vous permettrez en préambule à cette chronique un insert quelque peu autobiographique. Tandis que j’affûtais mes claviers pour rédiger mes toutes premières fiches (du cinéma), le destin (ou le bizutage) mit sur ma route deux films, qui se révélèrent déterminants pour la suite de ma "carrière" : Pas de repos pour les braves d’Alain Guiraudie et La Vie comme elle va de Jean-Henri Meunier. Soient deux films doux-dingues, sur la vie, les rêves et l’avenir, comme une parfaite prémonition pour la jeune critique que j’étais, qui allait justement trouver là l’alignement de ces trois planètes. Une dizaine d’années plus tard, un nouveau film de Jean-Henri Meunier (comme d’Alain Guiraudie d’ailleurs) est un événement, la garantie de se reconnecter à son moi, pour en prendre le pouls et contrôler sa tension. Car dans le cinéma de ce documentariste-photographe-musicien, le temps semble toujours s’écouler selon un rythme réel, sans pression ni fausse note, sans rupture ni cassure : donc à son contact, si votre coeur bat trop vite, vous sentirez forcément un peu trop fort ses pulsations. Ainsi en allait-il de la trilogie de Najac, dont La Vie comme elle va fut le premier épisode et qui rapporta à son auteur un César (pour le second, Ici Najac, à vous la Terre) : elle pointait telle une boussole droit au sud la douceur de vivre (frôlant l’ennui carabiné) pour les vies trépidantes d’urbains au bord de la crise de nerfs (que l’on ne nommait pas encore "burn out"). La trilogie s’étant clôturée sur une forme de fin du monde, il est tout à fait réconfortant de retrouver le cinéaste dans un road movie révolutionnaire. Meunier s’étant fait une spécialité de savoir "caster" ceux qu’il filme, il compose un étonnant tandem : l’entarteur subversif Noël Godin et "l’actionneur" radical Jean-Marc Rouillan. Les deux se mettent en tête de rejoindre Athènes, et pour cela parcourent la France (et un bout de la Belgique) des idées, comme d’autres font la route des vins. Au fur et à mesure des discussions / dégustations, les esprits s’échauffent, les coeurs se réchauffent et chacun y va de sa petite musique pour conter sa résistance. La résistance aux cons, aux profiteurs, aux capitalistes, et à toutes sortes de synonymes. Faire la route avec Godin et Rouillan, qui ne s’étaient jamais rencontrés jusqu’au tournage mais s’estimaient l’un l’autre (le Belge avait dédié son Anthologie de la subversion carabinée au membre d’Action directe), revient à faire un voyage tout à la fois onirique (Godin est un vrai poète, érudit littéraire et cinéphile hors pair - voyez donc dans sa bibliothèque le rayon occupé par les Annuels du Cinéma !) et fantastique (Rouillan est un chat à sept vies, gardien d’un temple à la mémoire de ses camarades de lutte). Les rencontres que fait ce duo émouvant dressent, comme à Najac, le visage d’une France que l’on ne voit plus : libertaire, jouisseuse, gouailleuse, forte en gueule, solidaire, bref marginale. Après avoir relaté la lutte de SDF toulousains (Rien à perdre, Tout à gagner), Jean-Henri Meunier nous donne d’autres nouvelles du monde, réunies sous un titre qui pourrait être le plus important programme politique des années à venir.
© LES FICHES DU CINEMA 2016
Logo

Exploitation