L'Homme qui répare les femmes (2015) Thierry Michel

L'Homme qui répare les femmes

Pays de productionBelgique ; France
Sortie en France17 février 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée112 mn
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Générique technique

RéalisateurThierry Michel
Assistant réalisateurJean-Moreau Tubidu
Assistant réalisateurPatrick Byamungu
ScénaristeThierry Michel
ScénaristeColette Braeckman
ScénaristeChristine Pireaux
Société de production Les Films de la Passerelle (Liège)
Société de production RYVA (Bruxelles)
Coproduction RTBF - Radio Télévision Belge Francophone
Coproduction Public Sénat
Coproduction Lichtpunt (Bruxelles)
Coproduction WIP - Wallonie Image Production (Liège)
ProducteurThierry Michel
ProducteurChristine Pireaux
ProducteurErik Van Zuylen
Distributeur d'origine JHR Films (Paris)
Directeur de la photographieMichel Techy
Directeur de la photographieThierry Michel
Ingénieur du sonJean-Luc Fichefet
MonteurIdriss Gabel

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

"Le corps des femmes est devenu un véritable champ de bataille, et le viol est utilisé comme une arme de guerre", annonce le docteur Denis Mukwege lors de la remise du Prix Sakharov, qui lui est attribué en 2014. "Comment me taire quand, depuis plus de quinze ans, nous voyons ce que même un oeil de chirurgien ne peut pas s’habituer à voir ?", continue l’homme qui "répare" les femmes. Ce documentaire, réalisé par l’ancien reporter Thierry Michel et la journaliste Colette Braeckman, se veut à la fois un portrait du docteur Mukwege et des femmes soignées et accompagnées par celui-ci. La région du Sud-Kivu, frontalière du Rwanda et du Burundi, fut ainsi le lieu de plusieurs conflits armés suivis de crises humanitaires, perdurant depuis le génocide des Tutsis en 1994. Les femmes sont alors les principales victimes de ces conflits, comme l’explique Thierry Michel. Le réalisateur, encore interdit de séjour en RDC au commencement du tournage, a d’abord suivi Denis Mukwege lors de ses déplacements, sollicitant sans relâche l’opinion publique internationale, aux États-Unis ou au Parlement européen. Le documentaire, comportant des images d’archives et des séquences très dures, frôlant parfois l’impudeur, décrit ensuite le quotidien du docteur dans son hôpital à Bukavu, lorsqu’il soigne ou écoute ses patientes. L’importance capitale du soutien psychologique proposé par l’hôpital est soulignée : certaines patientes sont ainsi opérées pour la deuxième ou la troisième fois consécutives, quand leurs propres filles se retrouvent également victimes de violences sexuelles. Car comme l’énonce une femme, désormais "ce sont les fils du Congo qui violent". "Le phénomène du viol comme arme de guerre s’est fort réduit", note Thierry Michel, mais de "nouvelles formes ont pris de l’ampleur", comme celles du viol domestique ou des viols d’enfants, liées à la persistance de croyances selon lesquelles la virginité apporterait la richesse. Le film, par le recueil des paroles des femmes, montre également l’ostracisme dont elles sont victimes (rejetées par leurs conjoints et familles, elles sont livrées à elles-mêmes), et témoigne de l’impunité des auteurs des viols, ainsi que de la faible mobilisation de la justice. Cependant, la réussite du documentaire tient à la place accordée à la parole des femmes. Celles-ci ne sont pas uniquement montrées en tant que victimes, mais au contraire comme des femmes courageuses, regroupées en association et luttant pour le respect de leurs droits. Nous apprenons par exemple que Denis Mukwege et sa famille, menacés de mort, furent contraints à l’exil après la tentative d’assassinat du docteur en octobre 2012. Une association de femmes se cotisa alors afin de financer un billet d’avion nécessaire au retour du "messie", qui décida de revenir travailler à Bukavu. Denis Mukwege, désormais placé sous la protection des Casques bleus, reste néanmoins constamment soumis à des menaces. À titre d’exemple, le gouvernement de la République démocratique du Congo a tout d’abord interdit la sortie nationale du film, estimant qu’il donnait une "mauvaise image" de l’armée, avant de finalement l’autoriser en octobre dernier.
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