Le Silence et la douleur (2015) Patrick Séraudie

Pays de productionFrance
Sortie en France24 février 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée110 mn
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Générique technique

RéalisateurPatrick Séraudie
Société de production Pyramide Production (Eymoutiers)
Coproduction Télim TV (Limoges)
CoproducteurVanessa Finot
Producteur déléguéIsabelle Neuvialle
Distributeur d'origine DHR - Direction Humaine des Ressources (Montreuil)
Directeur de la photographieEdmond Carrère
Ingénieur du sonOlivier Gil
MixeurEmmanuel Croset
Compositeur de la musique originalePierre Redon
MonteurMathieu Geffard
RégisseurDominique Albaret
AnimateurThomas Duranteau
Photographe de plateauNadia Mauléon
Photographe de plateauSerge Don Marino

générique artistique

Michel Trésallet(dans son propre rôle)
André Burgos(dans son propre rôle)
Pierrette Arnal(dans son propre rôle)
Jean-Marc Ferrière(dans son propre rôle)
Monique Ferrière(dans son propre rôle)
Michel Drelon(dans son propre rôle)
Léone Drelon(dans son propre rôle)
Monique Pradinas(dans son propre rôle)
Roland Broustassoux(dans son propre rôle)
Jacques Martinie(dans son propre rôle)
René Dubech(dans son propre rôle)
Pierre Diederichs(dans son propre rôle)
Janine Picard(dans son propre rôle)
Jean Mirat(dans son propre rôle)
René Armand(dans son propre rôle)
Jean Fraysse(dans son propre rôle)
Paul Mons(dans son propre rôle)
Zad Jean(dans son propre rôle)
Didier Jean(dans son propre rôle)
Philippe Armand(dans son propre rôle)
Clara Ferrière(dans son propre rôle)
Stéphane Trésallet(dans son propre rôle)
Lisa Trésallet(dans son propre rôle)
Cloé Trésallet(dans son propre rôle)
Manée Teyssandier(dans son propre rôle)
Philippe Nahon(la voix du narrateur)

Bibliographie

Synopsis

Après le passionnant Une vie avec Oradour (2011), Patrick Séraudie poursuit son questionnement sur la sanglante et terrifiante balafre que la division Das Reich laissa en France au moment de son repli. Portés par la rage rance et vengeresse de ceux qui se savent vaincus (le débarquement a eu lieu trois jours plus tôt), les SS, avant le massacre de la totalité de la population d’Oradour, se firent effectivement la main sur celle, masculine, de Tulle. Exactions pourtant bien moins connues que celles, il est vrai implacables, d’Oradour. Les raisons en sont multiples, comme l’expose ici Patrick Séraudie à travers la parole des derniers témoins. En effet, la mémoire des pendaisons de Tulle est longtemps restée, tel un honteux secret de famille, prisonnière du Silence et de la douleur. Ce drame est encore aujourd’hui incompréhensible pour les Tullistes, or cette incompréhension face à l’arbitraire était l’arme première des SS. Après avoir, en rétorsion à une offensive de partisans, raflé toute la population masculine de la ville, ils ont procédé à un tri irrationnel d’otages. Pourquoi celui-ci et non celui-là ? Nul ne sait aujourd’hui encore la logique de terreur qui présida au choix des 99 hommes. Pourtant, contribuant au silence et à la rancoeur qui en est le plus sûr ferment, un sombre soupçon s’est insinué. En effet, l’hostilité vis-à-vis du Maquis et la crainte des représailles de la part des habitants de Tulle étaient bien réelles et certains témoignages après guerre laissèrent entendre qu’il y eut des dénonciations. En somme, les Allemands avaient des noms. Une bassesse conçue par les SS pour compromettre les autorités locales, ce dont témoignera en 1962 le général Waffen-SS Lammerding en affirmant que "le maire désigna les maquisards". Au lendemain de la guerre, le processus de construction unanimiste de la mémoire résistante, telle que voulue par de Gaulle, rendit donc le débat impossible. Autre axe fondamental de la sidération, la mise à mort par pendaison, image stupéfiante, quasi moyenâgeuse, que ces 99 corps se balançant, étranges fruits, comme le chantait dans un autre contexte Billie Holiday, aux balcons et réverbères de la ville. Ce mode d’exécution ignominieux, ignoré en France depuis la Révolution et renvoyant à l’idée du gibier de potence, fut pour les SS le moyen pervers d’ajouter à l’horreur une violence symbolique pour exclure les suppliciés de la communauté. Une intention clairement énoncée par Lammerding : "les terroristes ainsi exécutés seront discriminés par le peuple français". Bien qu’explorant toutes ces pistes, ce documentaire ne tient pas toujours ses promesses. Moins précis que celui sur Oradour, moins exigeant et moins ample, il souligne aussi la difficulté qu’il y a à faire parler des lieux d’où toute trace a disparu et dont seules de rares photos illustrent les combats. Ne reste alors que la parole fragile, traumatique - souvent sur plusieurs générations, comme le montrent ici les témoignages des enfants et petits-enfants des martyrs de Tulle. Cette parole, dont Patrick Séraudie revendique la subjectivité, portée par une mémoire parcellaire, est pourtant le socle même du récit et de l’Histoire.
© LES FICHES DU CINEMA 2016
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