La Gueule du loup (2015) Jérôme Ségur

Pays de productionFrance
Sortie en France09 mars 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée80 mn
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Générique technique

RéalisateurJérôme Ségur
Société de production Zed (Paris)
Distributeur d'origine Zed (Paris)
Directeur de la photographieJérôme Ségur
Ingénieur du sonJérôme Ségur
Compositeur de la musique originaleFlavien Berger
MonteurMichèle Hollander

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Dans son nouveau documentaire, Jérôme Ségur part, la caméra à l’épaule, dans les Alpes du Sud, à la rencontre des habitants touchés par la question du loup. Ce film ne traite pas de la réintroduction de l’animal en lui-même (en France, en 1992), mais se concentre sur ce que sa présence implique chez les gens qui y sont confrontés. "Il ne s’agissait pas d’illustrer le conflit entre l’homme et le loup, mais le conflit entre les hommes au sujet du loup", affirme le réalisateur. Le loup, personnage de nombreux contes, symbole de l’autre, du prédateur, du méchant, est source de peur depuis le Moyen Âge. Jamais montré dans le film, il reste une sorte de fantôme, un fantasme dans l’imaginaire collectif, dont la menace plane sans cesse au-dessus des têtes. Le loup est sujet de plus de débats et de divisions que n’importe quel animal. En France, entre ses partisans et ses détracteurs, aucune entente n’est possible, et la question crée des tensions au sein même des familles. Le cinéaste nous présente par exemple un couple d’éleveurs, Viviane et Jean-Loup. Elle se déclare pro-loup, bien qu’elle déplore la perte de ses brebis. Lui est un anti, et ne sort jamais sans son fusil, au cas où il le rencontrerait sur son chemin. Mais en même temps - et c’est là que l’on comprend que les prises de position ne sont jamais simples -, il l’admire et le trouve fascinant. Si l’on entend beaucoup de bergers à l’avis tranché, Jérôme Ségur a également tenu à rencontrer les défenseurs du loup : un professeur à la position ambiguë, un zoologiste, et surtout Manoël, président de l’association Alliance avec les loups, personnage pittoresque s’il en est. Ce dernier, depuis qu’il s’est engagé pour la cause, s’est retrouvé marginalisé, et vit un peu comme un loup. Le réalisateur a également tenu à montrer que la violence prenait une part importante dans le débat. Manoël a toujours sur lui de quoi se défendre contre les chasseurs ; les joutes verbales entre les camps ne se comptent plus, et la violence physique fait malheureusement partie de la vie quotidienne. Au gré de ses rencontres, le cinéaste recueille les propos des bergers en s’effaçant, afin que les protagonistes se livrent spontanément. Ces derniers ont en même temps un désir visible de montrer au monde leurs conditions de travail, et les dégâts provoqués par l’animal. Dégâts physiques, avec la mort des brebis, mais aussi psychologiques : fatigués de devoir être tout le temps en alerte, ils ne peuvent pas se sortir le loup de la tête. Jean-Loup veut abandonner l’élevage - "Le loup a gagné", dit-il. Ainsi, si Jérôme Ségur tente de rester objectif, on sent bien que son coeur penche du côté des bergers. Mais le sujet est tout de même réellement mis en perspective, l’alternance des points de vue est respectée. Pourtant, il fait très vite le tour de la question, et le documentaire finit par tourner un peu en rond. Aucune solution ni conclusion n’est proposée, au spectateur de peser le pour et le contre. Reste tout de même un coup de gueule contre les citadins qui, selon Jean-Loup, devraient se préoccuper de ceux qui mettent la nourriture dans leurs assiettes.
© LES FICHES DU CINEMA 2016
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