Little Go Girls (2015) Éliane de Latour

Pays de productionFrance
Sortie en France09 mars 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée93 mn
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Générique technique

RéalisateurÉliane de Latour
Assistant réalisateurLassane Bigoto
Assistant réalisateurAmadou Guindo
Assistant réalisateurFidèle Loué
Société de production Taggama Production (Paris)
ProducteurJean-Pierre Beauviala
ProducteurÉliane de Latour
Distributeur d'origine JHR Films (Paris)
Directeur de la photographieÉliane de Latour
MixeurAntonin Dalmasso
Compositeur de la musique originaleEric Thomas
MonteurCatherine Gouze

générique artistique

Awa Ballo
Safia Koné
Maïmouna Fofana
Aminata Sidibé

Bibliographie

Synopsis

Elles s’appellent Nafissa, Bijou, Chata, Blancho Nadja... Souvent tout juste pubères, en majorité musulmanes, elles viennent de ghettos ou de bidonvilles. Elles ont fui violences ou oppression familiales pour acquérir une indépendance qu’elles paient au prix fort. Elles vendent, sur les trottoirs et les plages d’Abidjan où elles vivent, leur corps pour trois sous à des clients à peine mieux lotis qu’elles. On les appelle les "Go Girls", on les dit voleuses, violentes, grossières. Au bas de l’échelle de la prostitution, elles sont, comme tous les damnés de la terre, simplement dans une logique de survie que partagent parfois leurs enfants. Elle s’appelle Éliane de Latour, elle est anthropologue, photographe et cinéaste (on lui doit notamment les fictions Bronx-Barbès et Après l’océan, ainsi qu’un certain nombre de documentaires). C’est en 2009 qu’elle commence à photographier les Go Girls, dans l’espoir de leur restituer ainsi une identité perdue. Ayant instauré une relation de confiance, elle est acceptée dans leur intimité et les accompagne, cette fois avec une caméra, dans leur vie diurne faite du repos des nuits de travail. Travail dont on devine en creux le sordide et les risques, Éliane de Latour s’étant fait une règle de ne jamais montrer à l’écran les filles avec leurs clients. Parce que plusieurs d’entre elles n’en pouvaient plus de leur "déshonneur", la cinéaste leur promet d’ouvrir, avec l’argent récolté grâce aux expositions de photos des Go Girls qu’elle organise à Paris, un foyer où elles auront un toit, une certaine sécurité et une discipline de vie. C’est ainsi que va voir le jour La Casa des Go, où le partage des tâches ainsi que l’abandon de la prostitution et des drogues sont exigés. La documentariste les suit dans cette reconversion toujours difficile. Si certaines ont à coeur de s’en sortir et développent des projets, d’autres, trop abîmées par des années de trottoir, peinent en revanche à revenir à une vie structurée. Le ménage sera vite délégué à des petites videuses d’ordures, fillettes des rues analphabètes qui ressemblent à ce qu’étaient les pensionnaires. Fatalité sans issue. À la fermeture, faute de subsides, de la Casa des Go, plusieurs retournent à la prostitution. Néanmoins, grâce à cette expérience, toutes auront acquis une nouvelle dignité. Éliane de Latour a un oeil de photographe et une sensibilité d’humaniste. Malgré la dureté de son sujet et l’absolue désespérance des vies qu’elle décrit, elle a choisi de donner à voir de la beauté. Beauté des visages, des pagnes colorés, tour à tour vêtements et nattes à dormir, beauté des ciels orageux et de la bande son signée Éric Thomas. Cadrages soignés, couleurs saturées et contrastes appuyés, la cinéaste, sans occulter la cruauté de leur sort, prend le parti de rendre à ces parias la part de beauté formelle qui, estime-t-elle, leur revient. Si cette démarche peut sembler par moments trop artistique, au regard de la misère qu’elle met en scène, elle a le mérite de présenter un point de vue fort. Et, par l’action humanitaire qu’elle met en oeuvre, de ne pas se payer que de mots.
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