No Land's Song (2015) Ayat Najafi

Pays de productionAllemagne ; France ; Qatar
Sortie en France16 mars 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée91 mn
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Générique technique

RéalisateurAyat Najafi
ScénaristeAyat Najafi
Société de production Torero Film (Berlin ; Konstanz)
Société de production Chaz Productions (Paris)
Coproduction Al Jazeera
ProducteurRouven Rech
ProducteurTeresa Renn
ProducteurAnne Grange
CoproducteurGunter Hanfgarn
Distributeur d'origine Jour2Fête (Paris)
Directeur de la photographieKoohyar Kalari
Directeur de la photographieSarah Blum
Ingénieur du sonSasan Nakhai
Ingénieur du sonDana Farzanehpour
Ingénieur du sonJulien Brossier
MixeurOliver Stahn
Compositeur de la musique originaleAyat Najafi
Compositeur de la musique originaleParvin Namazi
Compositeur de la musique originaleSébastien Hoog
Compositeur de la musique originaleEdward Perraud
Compositeur de la musique originaleMaryam Tajhdeh
MonteurJulia Wiedwald
MonteurKamiz Schokofeh

générique artistique

Sara Najafi(dans son propre rôle)
Parvin Namazi(dans son propre rôle)
Sayeh Sodeyfi(dans son propre rôle)
Elise Caron(dans son propre rôle)
Jeanne Cherhal(dans son propre rôle)
Emel Mathlouthi(dans son propre rôle)
Edward Perraud(dans son propre rôle de batteur)
Maryam Tajhdeh(dans son propre rôle de joueuse de tar))
Ali Rahimi(dans son propre rôle de joueur de tombak)
Sébastien Hoog(dans son propre rôle de guitariste)
Imed Alibi(dans son propre rôle de percussioniste)
Ali Kazemian(dans son propre rôle de chanteur)
Chakad Fesharaki(dans son propre rôle de joueur de kamancheh)

Bibliographie

Synopsis

Le 19 septembre 2013, le temps d’une soirée, Sara Najafi, musicienne et soeur d’Ayat Najafi, le réalisateur iranien de No Land’s Song, présente le récital de chanteuses solistes dans l’auditorium de l’opéra de Téhéran. Brève séquence introductive d’un film rythmé qui remonte deux ans et demi plus tôt pour suivre l’organisation de l’événement dans cette république islamique où la voix solo de la femme est interdite depuis 1980. Pour son deuxième long métrage documentaire, Ayat Najafi affronte la censure face à la caméra, comme nombre de cinéastes du pays - Bahman Ghobadi, le réalisateur des Chats persans, Negar Azrabayjani, à qui l’on doit Une femme iranienne ou encore Jafar Panahi, le cinéaste de Taxi Téhéran. Il dénonce, comme avant lui Mojtaba Mirtahmasb (Back Vocal, 2004), l’absurdité du quotidien des nombreuses musiciennes qui, après avoir fréquenté les écoles de musique, ne peuvent ensuite exercer leur art en public. Le leitmotiv musical du film est le chant traditionnel révolutionnaire Oiseau de l’aube. Sara Najafi et ses amies musiciennes, dont Sayeh Sodeyfi et Parvin Namazi, célèbres voix traditionnelles perses, entendent rendre hommage à la légendaire Qamar, qui le chanta la première en 1924, réhabilitant publiquement la voix des femmes - le documentaire fait entendre des extraits d’archives. Sara ambitionne d’associer trois amies chanteuses francophones, engagées avec leurs musiciens. Elle correspond avec elles sur Skype ou leur rend visite à Paris pour des répétitions joyeuses et studieuses. À travers le regard d’Elise Caron, Jeanne Cherhal et Emel Mathlouthi, une Tunisienne qui s’est fait connaître en Iran par une vidéo lors d’une manif à Tunis durant le Printemps arabe, le spectateur partage le choc des cultures (mixité des instruments et du répertoire) et leur solidarité artistique dans ce combat commun. Ce défi lancé à la "guidance islamique" entre 2011 et 2013 commence à l’image par les démarches tenaces de Sara, filmées en caméra cachée ou enregistrées ponctuellement avec la voix off sous-titrée des censeurs sur écran noir. Ses rencontres avec un vieil imam en disent long sur la logique de la censure, la loi islamique interdisant aux femmes de chanter en solo pour ne pas éveiller le désir des hommes ! Le projet de concert prévu pour mai 2013 échoue lorsque, en pleine répétition à Paris, les artistes se voient refuser leurs visas pour l’Iran sans explication. La caméra d’Ayat Najafi montre leur désarroi mais, déterminées, elles fixent une nouvelle date. Sans doute à la faveur de l’alternance politique présidentielle de juin 2013 amenant le modéré Hassan Rohani au pouvoir, l’attente prend fin et, visas en poche, l’équipe française arrive à Téhéran trois jours avant le concert. Aussitôt, les censeurs ruinent la joie des retrouvailles : exigences vestimentaires, répétitions sous surveillance, chantage financier pour compenser l’interdiction d’un public. Miraculeusement, le concert a lieu et la salle comble applaudit à tout rompre les artistes, qui dédient leurs chansons sur la liberté à la jeunesse iranienne. Gageons que lorsque ce précieux document circulera en DVD sous le manteau, d’autres Sara se lèveront à leur tour.
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