Le Divan du monde (2015) Swen de Pauw

Pays de productionFrance
Sortie en France16 mars 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée95 mn
>> Rechercher "Le Divan du monde" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurSwen de Pauw
ScénaristeSwen de Pauw
ScénaristeEtienne Jaxel-Truer
Société de production Projectile
Société de production Seppia (Strasbourg)
Société de production Neon Productions (Marseille ; Paris)
ProducteurSwen de Pauw
ProducteurPascaline Geoffroy
ProducteurCédric Bonin
ProducteurAntonin Dedet
Directeur de productionAgnès Divoux
Distributeur d'origine Shellac Distribution
Directeur de la photographieSwen de Pauw
Ingénieur du sonSwen de Pauw
MonteurKatarina Wartena

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Premier long métrage de Swen de Pauw, ce Divan du monde s’attache à l’incroyable personnalité d’un psychiatre hors du commun qui considère que l’exercice libéral de la médecine "entre dans le cadre du service public et que les cabinets individuels ne relèvent pas seulement du réseau libéral, mais sont aussi le fruit d’un investissement collectif de la communauté générale issu des espérances du Conseil National de la Résistance". C’est dans cet esprit qu’il reçoit depuis trente ans ses patients, humanité cabossée et digne, avec lesquels il entretient des rapports thérapeutiques particulièrement chaleureux et atypiques, comme en témoigne d’ailleurs, dans ce saint des saints qu’est un cabinet de psychiatre, une inhabituelle caméra. Par sa présence tierce, elle remet en cause le principe sur lequel s’appuie toute orthodoxie psychiatrique : le face-à-face d’un soignant et d’un soigné. De fait, Georges Federmann le confesse, il a "trahi l’éthique... pour la liberté". Difficile, en effet, de faire plus libre que cet homme qui reçoit ses patients en bermuda et tee-shirt Charlie Hebdo devant l’indescriptible désordre de son bureau. Pour lui, ce désordre n’en est pas un, c’est juste la trace et la rumeur du monde. Piles d’articles sur la Tchétchénie, l’Algérie, l’Afrique... toutes ces zones martyres d’où viennent certains de ses patients : "J’ai besoin de lire les journaux, pour bien comprendre les enjeux et me rappeler au devoir de vigilance. Si j’étais patient, aller chez un psychiatre qui a un bureau rangé me ferait presque fuir. Je me demanderai ce qui alimente son imaginaire, et dans quelle mesure il est en rapport avec les représentations du monde." Ici, rendu par un dispositif très simple : deux caméras fixes et une caméra portée, entre clairement le monde. Le médecin l’accueille dans un mélange de totale liberté, d’audace thérapeutique, de respect absolu de la parole comme de la culture du patient, de militantisme, d’ethnopsychiatrie et... d’humour juif. Federmann travaille depuis toujours à favoriser l’intégration digne et durable des étrangers en situation irrégulière, notamment ceux victimes d’un traumatisme psychique consécutif à la guerre. Une confrontation à l’autre, radicalement autre, qui autorise la remise en question du poids du pouvoir médical et de sa sainte parole mais aussi l’accueil de ceux que l’on ne voit presque jamais chez les psychiatres libéraux : étrangers malades, toxicomanes, miséreux, tous renvoyés aux urgences hospitalières mais que Federmann, lui, reçoit. Ce Divan du monde, carrefour des destins, des identités, des fracas, dresse ainsi des portraits puissants. Comment oublier le visage bouleversant de ce Mauritanien, né esclave, qui ne dort pas la nuit et, dit le psychiatre, "ne dormira jamais la nuit car qui a été esclave, le restera toute sa vie". Comme d’autres patients, il ne peut venir au cabinet aux heures ouvrables. C’est pour s’adapter à ceux que l’insomnie dévaste que Federmann a créé le seul cabinet de psychiatre sans rendez-vous en France ! Une liberté de pratique absolue à laquelle rend hommage ce documentaire tendre, sobre, respectueux et exigeant et qui, participant à dédramatiser la dépression et la douleur morale, est comme un manifeste vibrant à l’espérance, à la persévérance et à la liberté.
© LES FICHES DU CINEMA 2016
Logo

Exploitation