Royal Orchestra (2014) Heddy Honigmann

Royal Orchestra

Pays de productionPays-Bas
Sortie en France23 mars 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée94 mn
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Générique technique

RéalisateurHeddy Honigmann
Assistant réalisateurLaura Hermanides
ScénaristeHeddy Honigmann
Société de production Cobos Films B.V. (Amsterdam)
Coproduction AVRO - Algemene Vereniging Radio Omroep
ProducteurCarmen Cobos
ProducteurKees Rijninks
Producteur exécutifLies Janssen
Distributeur d'origine Arizona Films (Paris)
Directeur de la photographieGoert Giltay
MixeurPiotr Van Dijk
MixeurRik Meier
MonteurDanniel Danniel

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

En 2013, l’orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam, devenu royal en 1988 pour son centenaire, forgé entre 1895 et 1945 sous la direction du fougueux W. Mengelberg, puis entre 1961 et 1988 par celle, impeccable, de B. Haitink, fêtait ses 125 ans. Une tournée mondiale mobilisa cette immense phalange sous la conduite de son chef d’alors, M. Jansons, à laquelle s’est attachée la talentueuse documentariste Heddy Honigmann. Elle en retint trois étapes, montrant chaque fois les musiciens en répétition, en concert ou surtout dans leur quotidien loin de chez eux, mais aussi faisant sentir l’atmosphère et la vie des villes qui les accueillent à travers des personnages ou des situations que sa caméra sait rendre captivants. Avec cette manière rare de filmer qui donne l’impression qu’elle digresse, s’éloigne, pour au contraire mieux cibler son propos, toujours chaleureux, empathique, humain... Tout débute avec l’évocation pleine d’humour par un percussionniste de sa longue attente pour un coup de cymbales dans une symphonie de Bruckner. À Buenos Aires, on apprend comment les instruments sont protégés des chocs thermiques liés au transport aérien, puis, lors d’une répétition, on découvre l’autorité tranquille et l’humanité du maestro Jansons. Les vues de quartiers pauvres de Buenos Aires contrastent avec l’opulence du théâtre Colón où joue l’orchestre. Un flûtiste parvient à joindre son jeune fils, dont c’est l’anniversaire. Un chauffeur de taxi mélomane explique qu’il se sent obligé de dissimuler à ses collègues sa passion pour la musique classique. Le premier violon et son épouse, elle aussi violoniste, offrent un mini concert à une confiseuse qui n’avait pu entendre l’orchestre. Et une partie de celui-ci se retrouve devant l’immense mémorial érigé en hommage aux victimes de la dictature sanglante des généraux. Plus riches encore sont les séquences tournées à Pretoria, Johannesbourg et Soweto : la présentation de Pierre et le loup par Dominic, contrebassiste, devant un public de jeunes Noirs enthousiastes, deux formidables gamines de Soweto qui racontent combien la musique les soutient dans leur quotidien difficile ; M. Masote, issu d’une famille noire très pauvre, qui, ayant eu la révélation du violon après avoir vu Y. Menuhin et pu l’apprendre grâce à un professeur juif, a fondé le Soweto Youth Orchestra et transmet à son tour à des jeunes défavorisés. Et, en répétition, la magnifique violoniste Janine Jansen. Trois moments très forts enfin à Saint-Pétersbourg : le décryptage politique et musical de l’un des chefs-d’oeuvre de Chostakovitch, sa 10e symphonie, par Dominic ; la poignante rencontre avec S. Bogdanov, rescapé des camps staliniens (où son père mourut) puis hitlériens. On retrouve ce très vieux monsieur lors de l’exécution de la 2e symphonie de Mahler qui clôt le film, ému aux larmes : comment ne pas l’être tant ce que nous offrent alors l’orchestre et son chef est profond. Prenant, et émouvant, Royal Orchestra est un film qui fait du bien, une belle illustration de ce qu’écrivit jadis Platon : "La musique donne une âme à nos coeurs, des ailes à la pensée et un essor à l’imagination".
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