East punk memories (2012) Lucile Chaufour

Pays de productionFrance ; Hongrie
Sortie en France30 mars 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée78 mn
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Générique technique

RéalisateurLucile Chaufour
ScénaristeLucile Chaufour
Société de production Supersonicglide (Paris)
Coproduction Lylo Post Production
Coproduction Planimonteur (Paris)
Coproduction Kouz Production (Paris)
Distributeur d'origine Aramis Films (Paris)
Directeur de la photographieLucile Chaufour
Directeur de la photographieBernhard Braunstein
Ingénieur du sonLucile Chaufour
Ingénieur du sonBernhard Braunstein
MixeurGrégoire Couzinier
MixeurBruno Porret
MonteurLucile Chaufour

générique artistique

Horvath Attila(dans son propre rôle)
Marton Attila(dans son propre rôle)
Kelemen Balázs(dans son propre rôle)
Vojtkó Dezso(dans son propre rôle)
Papp György Zoltán(dans son propre rôle)
Mozsik Imre(dans son propre rôle)
Erdos József(dans son propre rôle)
Tóth Miklós(dans son propre rôle)
Rupaszov Tamás(dans son propre rôle)
Vanyi Tamás(dans son propre rôle)
Törjék Tünde(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Dans les années 1980, Lucile Chaufour comprend qu’être punk en Hongrie "peut déterminer une existence". En effet, certains jeunes punks étaient alors emprisonnés pour "agitation contre l’État", quand d’autres devaient abandonner leurs études. La réalisatrice, souhaitant mieux connaître ces jeunes ennemis du régime, était allée à leur rencontre et avait réalisé des enregistrements de leurs concerts, ce qui permet de les voir hurler leur colère contre le régime communiste à coups de paroles résignées comme : "le chaos, c’est ce que nous voulons !". Petit à petit, elle avait réalisé que leurs revendications anti-autoritaires, pro-capitalistes, nationalistes ou anarchistes s’appuyaient sur les mouvements antifascistes et antinationalistes punks de l’Ouest. L’idéologie punk de l’Est avait, elle, des fondements ancrés dans les maux d’un pays communiste qui ne pouvait manifester son opposition qu’en penchant à droite. Tous ces punks en mal de vivre imaginaient que l’effondrement du système allait améliorer leur vie, tant sur le plan économique qu’au niveau des libertés. Mais l’Histoire ne répondra pas à leurs attentes... C’est ce que raconte ce documentaire - à la fois didactique et critique - sur le passé communiste et le présent capitaliste des Hongrois. Après avoir filmé, dans les années 1980, douze jeunes punks - dix hommes et deux femmes, âgés de 16 à 20 ans - avec sa caméra super 8, Lucile Chaufour les retrouve une vingtaine d’années plus tard. Dans une première partie intitulée "Avant la chute du mur de Berlin", elle détaille le passé de ses protagonistes en leur montrant de vieilles photos d’eux, lorsqu'ils étaient jeunes, punks et opprimés. Une période dont ils sont, pour beaucoup, un peu nostalgiques. Elle les questionne ensuite sur leur état d’esprit de l’époque, le sens politique qu’ils donnaient à leur résistance au Parti, la tendance fasciste, antisémite et antitzigane de certains. On découvre notamment qu’ils n’avaient "pas d’opinion politique consciente sur la révolte contre l’oppression soviétique et le nationalisme". Puis, viennent les confidences sur le présent, dans "Après la chute du mur de Berlin". Les ex-punks sont devenus plus libres en apparence, mais livrent, pour la plupart, une critique acerbe du monde contemporain : bon nombre de Hongrois sont devenus pauvres, les classes sociales sont réapparues, un programme de privatisation a été mis en place... "Je ne veux pas faire partie de cette putain de réalité", confie l’un des intervenants - preuve que le "No future" propre aux réfractaires des années 1980 regagne du terrain. Formellement, la réalisatrice adopte un parti pris original. Elle questionne ses protagonistes, tous attachants, mais élude les questions au montage, préférant opter pour une succession de réponses face caméra, classées par thèmes : leur avenir, leurs métiers, leur bord politique, leur vision de la gauche et de la droite... Avec ces témoignages, montés sans plans de coupe, recueillis et filmés au domicile de chacun, Lucile Chaufour prend le parti de garder l’essentiel - la parole - en écartant tout artifice. Comme pour nous dire que la richesse se trouve ailleurs, dans le contenu de propos sans langue de bois, mais aussi sans espoir.
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