La Sociologue et l'ourson (2015) Etienne Chaillou, Mathias Théry

Pays de productionFrance
Sortie en France06 avril 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée77 mn
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Générique technique

RéalisateurEtienne Chaillou
RéalisateurMathias Théry
ScénaristeEtienne Chaillou
ScénaristeMathias Théry
Société de production Docks 66 (Paris ; Marseille)
Distributeur d'origine Docks 66 (Paris ; Marseille)
Directeur de la photographieEtienne Chaillou
Directeur de la photographieMathias Théry
Ingénieur du sonEtienne Chaillou
Ingénieur du sonMathias Théry

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

7 novembre 2012. Presque six mois jour pour jour après l’élection de François Hollande, le projet de loi sur le mariage pour tous est présenté au Conseil des ministres. Mais en coulisses, les discussions autour de ce point phare des engagements de sa campagne ont débuté dès septembre. Parmi les intervenants consultés pour l’élaboration de ce projet de loi, Irène Théry, sociologue spécialisée dans l’étude de la famille. Celle-ci se confie ici, parle de son travail avec son fils, Mathias, documentariste qui, très vite, sent les prémisses d’un bouleversement radical. À raison, puisque suivent neuf mois de débats houleux, qui révèlent une division profonde de la société française. Dès lors, pour le cinéaste, suivre pas à pas l’élaboration d’une loi qui remet en question la conception même de la famille, qu’un grand nombre pensait intouchable, sinon immuable, s’impose. Son acolyte, Étienne Chaillou, qui a déjà travaillé avec lui sur Les Altans (2010) et Cherche toujours (2008), se joint au projet et les deux réalisateurs se lancent un défi de taille : comprendre les raisons d’un tel tsunami sociétal. Mais pour cela, il faut remonter loin, très loin, plusieurs siècles en arrière, suivre la piste de l’héritage culturel, et s’appuyer sur le socle qui a posé les fondations d’une institution sanctuarisée. Et, passé ce travail de défrichage, parvenir à résumer en moins de deux heures la lente et complexe évolution des moeurs qui s’achève par l’opposition violente de tout un pan de la société. Bons élèves, Théry et Chaillou sont d’abord allés patiemment frapper aux portes de couples homosexuels, de familles homoparentales ou ayant eu recours à la GPA. Mais pour les deux réalisateurs, ces témoignages, aussi forts qu’ils puissent être, peinent à trouver leur juste traitement à l’écran. Ce qui reste en fin de compte, ce sont les longs entretiens de Mathias avec sa mère, qui se nourrissent autant de ses connaissances théoriques de sociologue que de son histoire familiale, et qui prédisent les événements à venir. De là naît l’idée de mettre en scène ces discussions à l’aide de marionnettes : renvoi direct et amusé au tour que prennent les débats autour de ce projet de loi, comme autant d’actes de contestation comprenant leur lot de rebondissements. Dramaturge visionnaire, malgré elle, du film de son fils, Irène la sociologue répond à Irène l’ourson - symbolique enfantine s’il en est - dans un théâtre de Guignol entrecoupé d’incursions documentaires. Et au témoignage nécessaire sur cette crise de la famille s’ajoute une dimension supplémentaire, celle de l’intime, de l’individuel, jusque dans l’engagement d’Irène qui, rapidement, sort de sa position neutre de sociologue pour laisser place à la militante. Le mélange est étonnant et détonant, sorte de va-et-vient permanent entre le présent et le passé, la théâtralité des marionnettes et la chronologie du réel. Riche de ce traitement ludique et de la personnalité hors norme d’Irène Théry, La Sociologue et l’ourson réussit son pari en offrant un regard neuf sur cette loi, deux ans après sa promulgation dans la douleur.
© LES FICHES DU CINEMA 2016
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