Free to Run (2015) Pierre Morath

Free to Run

Pays de productionSuisse ; France ; Belgique
Sortie en France13 avril 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée100 mn
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Générique technique

RéalisateurPierre Morath
Société de production RTS - Radio Télévision Suisse (Genève ; Lausanne)
Société de production Arte France Cinéma
Société de production RTBF - Radio Télévision Belge Francophone
Société de production Proximus (Bruxelles)
Producteur associéDavid Rihs
Producteur associéChristian Popp
Producteur associéSamuel Tilman
Producteur déléguéJean-Marc Fröhle
Producteur déléguéMarie Besson
Producteur exécutifFabrice Estève
Distributeur d'origine Jour2Fête (Paris)
Directeur de la photographieThomas Queille
Ingénieur du sonNicolas Samarine
MixeurPhilippe Charbonnel
Compositeur de la musique originaleKevin Queille
Compositeur de la musique originale Polar
MonteurThomas Queille

générique artistique

Philippe Torreton(la voix du narrateur)

Bibliographie

Synopsis

Cinquante années séparent la course d’une trentaine d’habitués (exclusivement des hommes) à travers le Bronx, traités de doux dingues et parfois interpellés (car leurs torses nus leur donnent l’apparence de "pervers"), et les exploits des marathoniens d’aujourd’hui, hommes et femmes mêlés, courant librement aux Jeux olympiques ou dans les rues. Ce sont en vérité cinquante ans de lutte (qui ont permis à tous l’accès à cette pratique) que raconte ce formidable documentaire de Pierre Morath, porté par la voix chaude de Philippe Torreton. Car c’est à un véritable corpus de sciences humaines que, dans une alternance d’archives, aux formats et grains d’époque, et d’interviews contemporaines, on assiste ici. Sociologie : l’émancipation des femmes et les archaïsmes inouïs qu’elles durent affronter pour obtenir le droit de courir avec l’aide d’hommes partageant leur passion... Philosophie : la course comme recherche de liberté, de pureté, d’élévation spirituelle, davantage que de souffrance... Économie, enfin : comment un mouvement hédoniste, puis contestataire, puis symbole de la lutte pour l’égalité entre les classes sociales, est devenu une vaste foire commerciale où "des pauvres viennent applaudir des riches qui courent". Même s’il est ici question, notamment, de la Suisse, c’est avant tout à une histoire typiquement américaine que nous invite le cinéaste, tant certains des fondamentaux de sa culture s’y retrouvent. Course de masse dans laquelle chacun est confronté à lui-même, ce sport doit sa popularité à quelques individualités hors normes, qui firent exploser les préjugés : Katherine Switzer, première femme à courir (en fraude) le marathon de Boston ; Noël Tamimi, coureur et journaliste qui fonda le bimensuel de courses alternatif Spiridon ; Steve Prefontaine, "le James Dean des pistes", détenteur de tous les records de fond et de demi-fond dans les années 1970, premier athlète sponsorisé par une firme de chaussures alors débutante et anti-réactionnaire (Nike), et qui ouvrit une brèche dans le mur séparant amateurisme et professionnalisme ; et, surtout, Fred Lebow, Roumain naturalisé américain, venu de la mode, communicant hors pair et fondateur du premier Marathon de New York, qu’il sortit du Bronx pour lui faire traverser les cinq quartiers de la ville. Narré et monté sur un rythme alerte et de façon exemplaire, alliant didactisme et ludisme, Free to Run est une merveilleuse démonstration de la faculté qu’a l’Homme d’associer le meilleur (combat contre le système ; courage de la marathonienne Gabriela Andersen-Schiess, pantin désarticulé et déshydraté luttant pour franchir la ligne d’arrivée aux JO de 1984...) et le pire (un individu déclarant qu’"Une femme qui court plus de 1 500 mètres risque sa vie ou de se masculiniser" ; le maire de New York s’obstinant à maintenir la course alors que l’ouragan Sandy vient de ravager la ville...). "Qu’a-t-on fait de notre sport...", se désole, à la fin, l’ancien marathonien Frank Shorter, vainqueur à Munich en 1972. "Le sport, au fond, c’est ce qu’on en fait", conclut, pour sa part, un autre intervenant... Dédiée au journaliste sportif helvète Boris Acquavadro, décédé en 2005, la démonstration est on ne peut plus édifiante.
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