Dix mille neuf cent quarante neuf femmes (2015) Nassima Guessoum

Pays de productionFrance
Sortie en France27 avril 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée76 mn
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Générique technique

RéalisateurNassima Guessoum
ScénaristeNassima Guessoum
Société de production GREC - Groupe de Recherches et d'Essais Cinématographiques
ProducteurJoanna Sitkowska-Bayle
ProducteurAnne Luthaud
ProducteurMarcello Cavagna
Directeur de productionSaleha Larab
Distributeur d'origine Les Films des Deux Rives
Directeur de la photographieNassima Guessoum
Directeur de la photographieHoussem Bokhari
Ingénieur du sonNassima Guessoum
Ingénieur du sonHoussem Bokhari
MixeurGéraud Bec
MonteurHoussem Bokhari

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Passionnée par l’histoire du monde arabe, notamment la guerre d’indépendance de l’Algérie, Nassima Gessoum s’est aperçue que l’engagement politique des femmes était absent de la documentation relative à ce conflit. Pour y remédier, une de ses amies journalistes, notant sa détermination à parler de la période de terreur qui a traversé son pays d’origine, lui a trouvé une perle rare : Nassima Hablal. Cette héroïne révolutionnaire oubliée (décédée peu de temps après le tournage, en 2014), ravie de narrer son épique jeunesse à la caméra, se laisse bientôt prendre au jeu de l’interview et finit par considérer la réalisatrice franco-algérienne comme sa petite-fille. Cette complicité entre les deux femmes constitue tout à la fois la force et la singularité de ce documentaire qui, de toute évidence, se soucie peu d’esthétisme : dans le salon vétuste de la respectable Hablal, la caméra, un peu tremblante, s’efforce surtout de capter des témoignages inédits, le récit de ses actes militants. Nassima a rejoint, très jeune, les mouvements politiques en faveur de l’indépendance de son pays. En 1945, âgée de 18 ans, elle découvre des cadavres le long de la route qui la menait chez une de ses tantes, vers Sétif. Il s’agissait des victimes de la répression du soulèvement anticolonial du 8 mai 1945 ; qui avaient payé le prix de la parole et de la liberté, dans un pays instable et chaotique. Du traumatisme découle l’engagement : secrétaire du CCE (Comité d’Exécution et de Coordination), elle collabore avec des chefs politiques du FLN, notamment Ramdane Abane, et milite clandestinement pour la branche féminine du Parti du Peuple Algérien, l’AFMA (Association des Femmes Musulmanes Algériennes). Elle cache les nationalistes, organise des collectes et des meetings, distribue des tracts et, pendant la guerre, devient la première femme à intégrer l’UGTA (Union Générale des Travailleurs Algériens) ! Une initiative que suivront 10 949 combattantes, reconnues comme telles selon un recensement plus ou moins précis de l’Organisation Nationale des Moudjahidine. La cinéaste parvient à en approcher deux autres : Baya Taoumiya Laribi et Nelly Forget. Nassima a rencontré ces deux fidèles amies à la suite de ses séjours en prison, lorsqu’elle a été interpellée pour "atteinte à la sûreté de l’État". Elle fut condamnée à cinq ans de prison et purgea une partie de sa peine en subissant d’affreuses tortures. Nassima Hablal est une femme forte avec, certes, ses blessures, mais surtout son énergie redoutable, son enthousiasme et sa chaleur. Parfois, la révolutionnaire semble diriger la cinéaste, en choisissant ce qu’elle veut évoquer et en passant du témoignage à la chansonnette, pour raconter son combat. Le développement du projet s’est étalé sur sept années et l’on sent s’établir peu à peu une intimité de plus en plus profonde entre la réalisatrice, pleine de respect et de fascination, et Nassima, qui se livre sans pudeur jusqu’à ce qu’un sentiment de solitude finisse par l’envahir. Au bout du compte, Guessoum a su s’emparer d’un morceau de l’Histoire qui n’avait jamais été traité sous cet angle, offrant ainsi une vision alternative de la guerre d’indépendance de l’Algérie.
© LES FICHES DU CINEMA 2016
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