Tout s'accélère (2015) Gilles Vernet

Pays de productionFrance
Sortie en France20 avril 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée81 mn
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Générique technique

RéalisateurGilles Vernet
Société de production LaClairière Production (Paris)
ProducteurClaire Beffa
Distributeur d'origine Kamea Meah Films
CadreurElie Bessières
CadreurGuillaume Taverne
CadreurYouri Zakovitch
Ingénieur du sonFranck Cassar
Compositeur de la musique originaleSébastien Dutertry
MonteurGilles Vernet

générique artistique

Nicolas Hulot(dans son propre rôle)
Etienne Klein(dans son propre rôle)
Nicole Aubert(dans son propre rôle)
Hartmut Rosa(dans son propre rôle)
Jean-Louis Beffa(dans son propre rôle)
Gilles Vernet(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

"Plus on va vite, plus le temps est court", disait Einstein. Pourquoi les hommes courent-ils sans cesse après le temps au risque de s’en rendre malade et de s’oublier ? Depuis la révolution industrielle, le monde dévisse dans une spirale absurde de l’accélération, conjuguant les accélérations démographiques, technologiques, économiques et sociales. Or, malgré les signaux alarmants démontrant les limites du système, les sociétés humaines saturées, loin de décélérer, accélèrent et transforment le beau rêve du progrès en cauchemar. Trader dans de grandes banques internationales en pleine bulle internet, Gilles Vernet quitte son rythme professionnel frénétique en 2001 pour une carrière d’instituteur dans une école publique du XIXe arrondissement de Paris. Sidéré par la justesse des réflexions de sa classe de CM2 sur les paradoxes liés à cette accélération, il décide de filmer ses élèves en plein "brainstorming". En alternance avec leur vision enfantine des problèmes souvent frappée au coin du bon sens, cinq éminents spécialistes du sujet interviennent dans le documentaire pour intellectualiser le propos, lui-même illustré par des images urbaines prises en accéléré ou ponctué par la voix off du réalisateur. D’emblée, le spectateur est bluffé par la pertinence quasi philosophique des dires des enfants, filmés en légère contre-plongée dans leur classe disposée en U : "tout va trop vite mais on obtient les choses plus vite aussi", "on ne voit plus le beau côté des choses" "un patron exige toujours plus de vitesse et on devient dépressif", "la chute des résultats scolaires des premiers de classe les rend malheureux", "dans une course, on peut gagner mais aussi perdre de l’énergie et s’arrêter", "c’est comme l’essence et l’exploitation des ressources : il en faut pour progresser, mais en allant trop vite, on tombe en panne". Nicolas Hulot comme Nicole Aubert, psychologue et sociologue (Le Culte de l’urgence), confirment cette crise de l’excès du capitalisme, qui exige toujours plus de performance pour nourrir la croissance. Jean-Louis Beffa, ex-président de Saint-Gobain, souligne également les dérives de ce système fondé sur l’endettement et le dogmatisme financier. Quant à l’auteur du livre Accélération (2010), Harmut Rosa, sociologue, philosophe allemand et inspirateur du film, il dénonce, comme les élèves, le diktat de la vitesse et l’addiction à l’argent, ce nouveau Dieu, source d’insatisfactions et de culpabilité collective. Une visite au musée des Arts et Métiers fait également prendre conscience aux élèves de Vernet du paradoxe entre les nouvelles technologies successives (horloge, aéroplane, ordinateur), qui font gagner du temps aux hommes tout en les rendant esclaves. Ponctuellement, Étienne Klein, directeur de recherche au CEA, apporte au film ses réflexions métaphysiques sur le rapport entre la vitesse (attirance/répulsion), l’éviction de la vacuité pour saturer un emploi du temps, ce qui évite ainsi de penser à la mort. Un voyage pédagogique aux images souvent poétiques, où la fraîcheur des élèves de CM2 symbolise la promesse d’un monde plus réfléchi, comme l’exprime leur jolie chanson finale.
© LES FICHES DU CINEMA 2016
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