L'Ultima spiaggia (2015) Thanos Anastopoulos, Davide Del Degan

L'Ultima spiaggia

Pays de productionItalie ; Grèce ; France
Sortie en France23 novembre 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée135 mn
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Générique technique

RéalisateurThanos Anastopoulos
RéalisateurDavide Del Degan
Société de production Mansarda Production (Trieste)
Société de production Fantasia Audiovisual (Athènes)
Société de production Arizona Productions (Paris)
Coproduction RAI Cinema (Roma)
ProducteurNicoletta Romeo
ProducteurStella Theodorakis
ProducteurGuillaume de Seille
ProducteurThanos Anastopoulos
Producteur associéBénédicte Thomas
Producteur associéFrançoise Roy
Producteur associéRémi Roy
Distributeur d'origine Arizona Distribution (Paris)
Directeur de la photographieElias Adamis
Directeur de la photographieDebora Vrizzi
Ingénieur du sonFrancesco Morosini
MixeurHavir Gergolet
MonteurBonita Papastathi

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

C’est la dernière d’Europe. Pas la plage du bout du monde, pas non plus la plage "ultime" au sens où l’entendraient des fêtards. Coincé entre les bâtiments du port de Trieste, près du terminal des ferries, le Pedocin a la particularité de séparer les hommes et les femmes par un mur de béton puis, dans l’eau, par un filet bien lesté, que l’on répare régulièrement. "Une particularité austro-hongroise" pour ses vieilles habituées, qui évoquent devant la caméra l’histoire de la ville, qui fit longtemps partie de l’Empire austro-hongrois, avant d’être rendue à l’Italie (ces "traîtres", selon les mots des vieux Triestins), mais qui est restée au carrefour des cultures germaniques et méditerranéennes. Située aujourd’hui à deux pas de la frontière avec la Slovénie, elle accueille de nombreux habitants des Balkans. Voilà pour l’histoire de la ville, mais on ne verra rien d’autre que la plage. Les réalisateurs, Thanos Anastopoulos et Davide Del Degan, ont posé leurs caméras sur le sable pour suivre les conversations des habitués et les événements (notamment la mort d’une employée), depuis l’ouverture de cette plage (publique mais payante, une autre particularité...) au début de la saison, jusqu’à sa fermeture, au crépuscule de l’été. Cent-vingt jours pendant lesquels, chaque matin, arrive Vinicio, ce retraité qui, avec ses camarades, nourrit jalousement le chat qui gambade d’un lieu à l’autre. Car ce sont surtout des personnes âgées qui s’expriment dans ce documentaire. Elles se souviennent de leurs jeunes années dans une ville cosmopolite. Des images d’archives viennent alimenter leur propos. Le documentaire évoque pourtant moins cette histoire bouleversée que les particularités de chaque genre. Côté hommes, on rouvre le carnet noir, on évoque les disparus sur des photos, on veille à bien surveiller les fauteuils de plage, à donner à manger aux chats, on se méfie du changement. Côté femmes, on joue aux cartes, on regarde vers l’avenir - les ventres ronds qui viennent s’exhiber en bord de mer -, on aime accueillir les nouveaux - surtout quand il s’agit de jeunes et charmants sauveteurs, seuls spécimens masculins, avec les handicapés et les réalisateurs, à être tolérés. Capter le réel sans intervenir est toujours un voeu pieux. Tout est relatif, disait l’autre, et au cinéma comme en sciences la présence de l’homme modifie nécessairement les réactions du milieu qu’il voudrait étudier. Les réalisateurs ne font sans doute pas rejouer leur vie aux retraités du Pedocin, mais on sent bien que certaines conversations semblent forcées. On parle un peu trop fort, on est un peu trop explicatif. Côté femmes, on rit beaucoup, certainement un peu plus que d’habitude. Quand la plage ferme, la caméra enregistre la danse solitaire d’une habituée déguisée en Polynésienne. Peut-on parler d’un acte gratuit, quand on sait que la caméra tourne ? Le dispositif ne fonctionne donc pas toujours. Car à trop s’en tenir à une position de pur spectateur, sans jamais interroger directement les personnes qu’ils filment, les deux réalisateurs restent un peu à la surface de leur sujet. Le voyage n’est pas sans intérêt, mais on met du temps à se mouiller dans l’eau du Pedocin où, comme sur n’importe quelle plage, on finit aussi par s’ennuyer.
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