Wrong Elements (2015) Jonathan Littell

Pays de productionFrance ; Allemagne ; Belgique
Sortie en France22 mars 2017
Procédé image35 mm - Couleur
Durée133 mn
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Générique technique

RéalisateurJonathan Littell
Société de production Veilleur de Nuit (Paris)
Coproduction Zero One Film GmbH (Berlin)
Coproduction Wrong Men North (Bruxelles ; Athènes)
ProducteurJean-Marc Giri
CoproducteurThomas Kufus
CoproducteurBenoit Roland
Distributeur d'origine Le Pacte (Paris)
Directeur de la photographieJoachim Philippe
Directeur de la photographieJohann Feindt
Ingénieur du sonYolande Decarsin
MixeurYves Comeliau
MonteurMarie-Hélène Dozo

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

S’agissant d’enfants-soldats enlevés à leurs familles dès le plus jeune âge, la notion de « bourreau » et les concepts de faute ou de responsabilité peuvent apparaître brutalement relatifs... C’est le sujet qu’aborde le premier long métrage documentaire de l’écrivain-journaliste franco-américain Jonathan Littell, connu pour son roman Les Bienveillantes, prix de l’Académie française et prix Goncourt 2006. Présenté, hors compétition, au festival de Cannes 2016, Wrong Elements se déroule en Ouganda. Dans les années 1980, l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA), créée à l’origine pour lutter contre le gouvernement de Yoweri Museveni (président du pays depuis 1986), y enleva en vingt-cinq ans plus de 60 000 enfants et adolescents, dont 25 000 seulement revinrent chez eux. Le film met en scène quatre de ces Acholis ougandais rescapés, « wrong elements » aujourd’hui adultes qui, sous l’autorité sanguinaire du chef de la LRA, Joseph Kony, toujours recherché à ce jour, se livrèrent à des massacres et mutilations de civils, y compris dans leurs propres familles. Victimes et bourreaux, témoins et acteurs de ces exactions qui les dépassent, Geofrey, Nighty, Mike et Lapisa s’expriment face caméra, levant le voile par petites touches sur leurs (sur)vies d’alors, les souvenirs affleurant peu à peu à leur mémoire. Nombreux sont les films de fiction sur le même thème (Johnny Mad Dog de Sébastien Sauvaire en 2008, Rebelle de Kim Nguyen en 2012, Beasts of No Nation de Cary Fukunaga en 2015). En enquêteur précis et rigoureux dans ses reportages, notamment sur la LRA, Jonathan Littell opte, lui, pour le documentaire, privilégiant la vérité des jeunes intervenants plutôt que son regard forcément extérieur. Lorsqu’ils relatent leur enlèvement ou leurs crimes atroces, sa caméra capte, au plus près de leurs visages et des sentiments qui les traversent, les gestes mimés, les regards gênés fuyant l’objectif, les intonations et les hésitations à repenser l’horreur, ou leurs rires partagés comme preuve de leur apparente reconstruction. Ponctué par des repères historiques sur le conflit, depuis la première rébellion en 1986 jusqu’en 2015 avec l’arrestation et la comparution (filmée) devant la Cour Pénale Internationale de La Haye de Dominic Ongwen, adjoint massacreur de Kony, le film s’enrichit avec mesure d’images d’archives édifiantes. Parti pris du cinéaste, le propos s’appuie aussi sur la densité de l’environnement dans lequel les quatre protagonistes ont souffert et grandi : la ville, lieu du retour à leur vie normale, le village d’où ils ont été enlevés et où ils ont commis la plupart de leurs crimes, et le bush où ils ont si longtemps vécu dans la peur. Au-delà de la pure exigence esthétique, le fait de filmer les paysages comme des tableaux, magnifiés par les musiques sacrées de Bach et de Biber, sert la volonté de faire ressentir au spectateur leurs sentiments d’enfermement dans les hautes herbes de la savane ou dans une jungle dense et hostile. Au-delà de l’Afrique, Littell pose, avec force, la question des enfants-soldats, qu’il s’agisse de ceux élevés aujourd’hui par Daech, ou de ceux autrefois enrôlés par les régimes nazi, stalinien, maoïste ou khmer. Ces jeunes coupables sont-ils condamnables ?
© LES FICHES DU CINEMA 2017
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Exploitation

Nombre total d'entrées en fin d'exclusivité (Paris)2680
Nombre de salles de sortie (Paris)4
Nombre d'entrée première semaine (Paris)1620
Nombre d'entrées première semaine (France)3260
Nombre total d'entrée en fin d'exclusivité (France)5189
Nombre de salles de sortie (France)25