Peshmerga (2015) Bernard-Henri Levy

Pays de productionFrance
Sortie en France08 juin 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée92 mn
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Générique technique

RéalisateurBernard-Henri Levy
Collaborateur à la réalisationGilles Hertzog
Collaborateur à la réalisationAziz Othman
Société de production Margo Cinéma (Paris)
Coproduction Arte France Cinéma
ProducteurFrançois Margolin
Distributeur d'origine Ad Vitam Distribution (Paris)
Directeur de la photographieAla Hoshyar Tayyeb
Directeur de la photographieOlivier Jacquin
Directeur de la photographieCamille Lotteau
Ingénieur du sonAntoine Bailly
MixeurThomas Fourel
Compositeur de la musique originaleNicolas Ker
Compositeur de la musique originaleJean-Fabien Dijoud
Compositeur de la musique originaleHenri Graetz
MonteurCamille Lotteau

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Critiquer une oeuvre de Bernard-Henri Lévy fait partie de ces plaisirs sans gloire auxquels chacun peut s’adonner sans trop se fatiguer. Le personnage est si énorme, si immodérément lui qu’il en devient une cible immanquable. Il est en effet aisé de se goberger du Malraux de Prisunic qui qualifia l’intervention américaine en Afghanistan de "victoire éclair" en novembre 2001. Aussi, méfiance. Efforçons-nous de juger le film pour ce qu’il est. Ce documentaire fait le récit fragmenté de quelques mois passés aux côtés des Peshmergas, soldats du Gouvernement régional du Kurdistan (GRK), ainsi que d’autres combattants plus ou moins bien identifiés. L’auteur ne s’attarde pas pour nous présenter les différents groupes en présence, ni à détailler leurs origines, leurs points de convergence ou de divergence politiques. Son souci est l’immersion. À la suite des premières images, très impressionnantes, il nous dit avoir fait ce film pour "comprendre". En réalité, si nombre de scènes sont prenantes et spectaculaires, on ne comprend pas grand-chose de plus que ce que nous dit le "20 heures". Malgré les cartes et les noms de lieux en ribambelle, on n’est en rien renseigné sur la stratégie générale du GRK, sur ses liens avec les différents États impliqués ni sur les différents courants politiques parmi les Kurdes (exit PKK, PDK, UKP et rien sur la question essentielle de l’unification du commandement). On a donc le sentiment, illusoire, d’une unité politique kurde (le Peshmerga du titre n’est-il d’ailleurs pas au singulier ?). Le montage enchaîne les scènes de batailles, de préparation, de repos, de coin du feu, de route. La voix off de l’auteur, très présente, ne se prive pas de nous dire clairement ce qu’il faut penser. Daesh est le mal absolu ; les Kurdes sont les seuls à pouvoir nous en débarrasser ; il faut envoyer des armes aux Kurdes et continuer les frappes aériennes. Voilà l’essentiel de son propos. Elle brode également un insistant panégyrique du génie kurde et de la vaillance des Peshmergas, qui mettent apparemment systématiquement en déroute l’ennemi, "meilleur terroriste que combattant". Tout ça est extrêmement simple. Lévy filme les gentils, qui sont fiers, nobles, héroïques, démocrates, tolérants, etc. Si l’on peut comprendre l’admiration légitime qu’a ressentie le réalisateur face au courage et à l’intelligence des soldats qu’il a côtoyés, il est difficile de se satisfaire d’une vision aussi binaire d’un théâtre de guerre. Comment ne pas tenir compte, fut-ce pour le contester au besoin, du rapport d’Amnesty International (en janvier 2016) dénonçant le déplacement forcé de populations arabes et la destruction de leurs villages par les Peshmergas dans des zones reprises à Daesh ? Le GRK entend-il vider la région de ses habitants arabes pour mieux laisser place au futur État kurde ? La question n’est pas simple et demande des investigations. Mais l’auteur préfère nous parler d’anges de la liberté face aux barbares. Dans la mesure où c’est ce que nous servent la plupart des médias, on est en droit, au contraire, de souhaiter être guidé vers la complexité des évènements. Ce n’est pas le propos ici.
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