Des locaux très motivés (2015) Oliver Dickinson

Pays de productionFrance
Sortie en France14 septembre 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée78 mn
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Générique technique

RéalisateurOliver Dickinson
Société de production Les Films de l'Anse
ProducteurOliver Dickinson
Producteur associéMarie Kerfant
Producteur associéAnthony Dickinson
Distributeur d'origine Dickinson Distribution
Directeur de la photographieOliver Dickinson
Ingénieur du sonOliver Dickinson
Compositeur de la musique originaleOliver Dickinson
MonteurOliver Dickinson

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

En 2012, une quinzaine d’hommes et de femmes ont créé l’association des Loco-Motivés à Caplongue, village aveyronnais de 80 habitants. Leur but ? Produire une agriculture locale et raisonnée, induisant de respecter la nature, les animaux et les personnes. C’est cette expérience que partage ici, après douze mois de tournage, Oliver Dickinson. Ce qui frappe en premier lieu, c’est l’éclat des lumières et des couleurs, celles de la nature notamment : on en ressort les rétines vivifiées. L’autre mérite du film, c’est d’avoir su capter le sentiment de quiétude se dégageant des personnes interviewées : même dans leur désarroi (Vincent constate la baisse des ventes, Isabelle constate la destruction de ses choux, Philippe déplore les récoltes pourries dues à un mauvais printemps...), ils restent paisibles. Il faudra une agrafeuse défaillante pour agacer Jean-Marc ! Cela, c’est pour l’écume. Car au fil des interventions, le propos devient philosophique. On parle ainsi de "métier", et non d’emploi, on rappelle que "la main est le prolongement de la pensée", que "faire bien et bon, c’est se faire"... Devant tant de plaisirs simples, emplis d’une sensualité recouvrée et impliquant l’usage de tous les sens ("J’adore toucher la terre" dit Isabelle), on pourra penser à Montaigne, à Rabelais ou à Voltaire, qui nous invitait à cultiver notre jardin. Paradoxalement, cette vision très autarcique du commerce, de la part d’individus sincèrement préoccupées par le lien, a de quoi interroger : n’y aurait-il d’échange viable et authentique qu’avec notre voisin immédiat ? Cette réflexion est, elle, rien moins que politique, car son approfondissement implique de changer de paradigme. Tous évoquent effectivement les notions d’indépendance, de souveraineté, de maîtrise retrouvée, d’intelligence de groupe, lesquelles résultent plutôt que d’une idéologie, de leur vie solidaire. Le circuit court n’est donc pas exclusif de l’autre : il rebat simplement les cartes de l’équitable. Le plus édifiant étant cette affiche du boulanger indiquant : "En cas d’absence, servez-vous. Inscrivez ce que vous devez sur le cahier. Ou bien ne payez pas". D’autres moments séduisent par leur humour et leur poésie. Par exemple, quand Thierry explique que "contrairement à ce qui se vit avec des vaches, il ne peut devenir ami avec (ses) 70 000 escargots !" Ou que "lorsqu’ils s’évadent, ils ont vite fait de faire du chemin" ! On en vient d’autant plus à regretter la relative distance avec laquelle le réalisateur a filmé. On aurait ainsi aimer comprendre l’obsession de Philippe pour les traces laissées par l’homme dans la nature, au point de préférer devenir SDF (plutôt que de retrouver un "emploi comme avant"), et de vouloir ne rien laisser de lui en mourant. Hélas, on ne saura rien de ces heureux libertaires hors de leur activité associative, et leur message, dès lors, réjouit sans embarquer autant qu’il le devrait.
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