Where to Invade Next (2015) Michael Moore

Where to Invade Next

Pays de productionEtats-Unis
Sortie en France14 septembre 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée120 mn
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Générique technique

RéalisateurMichael Moore
Société de production Dog Eat Dog Films
Société de production IMG Films
ProducteurCarl Deal
ProducteurTia Lessin
ProducteurMichael Moore
Producteur déléguéRod Birleson
Producteur déléguéMark Shapiro
Producteur déléguéWill Staeger
Producteur exécutifDorin Razam-Grunfeld
Distributeur d'origine Chrysalis Films (Paris)
Directeur de la photographieRick Rowley
Directeur de la photographieJayme Roy
Ingénieur du sonFrancisco La Torre
MixeurEric Thomas
MonteurPablo Proenza
MonteurTodd Woody Richman
MonteurTyler H. Walk

générique artistique

Michael Moore(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Sept ans après Capitalism : A Love Story, dernier acte d’accusation en règle du détracteur invétéré, Where to Invade Next semble amorcer un renouveau de la méthode Moore. S’il n’est toujours pas question de nuance dans sa rhétorique ou de changement de cible, la démarche de remise en question des États-Unis est, elle, inhabituelle pour ce familier de l’attaque frontale. Where to Invade Next est, en effet, entièrement tourné en dehors du sol américain et, plus surprenant, la démonstration prend résolument le parti de l’optimisme après une introduction où Michael Moore se met en scène en héros convoqué au Pentagone pour sauver les États-Unis. En digne représentant de son pays, une seule solution s’impose à lui : perpétuer la tradition américaine en allant voler aux autres pays leurs meilleures idées pour retrouver une splendeur passée. Direction l’Europe donc, drapeau américain en bandoulière. La genèse du projet remonte aux quelques mois qu’il avait passés à arpenter l’Europe lorsqu’il avait 19 ans. Alors qu’il est en Suède, il se blesse et découvre que l’on peut s’y faire soigner gratuitement. Quelques années de batailles infructueuses à l’écran plus tard, Michael Moore s’appuie sur ce souvenir pour changer de stratégie. Son invasion commence en Italie pour ses cinq mois de congé maternité et ses quatre semaines de congés payés. Puis Moore continue en France pour la qualité gustative et nutritionnelle offerte par les cantines scolaires, file vers la Scandinavie où l’humanité des prisons norvégiennes et la modernité du système éducatif finlandais l’impressionnent, s’arrête solennellement en Allemagne pour admirer la capacité de sa population à admettre ses responsabilités historiques et ainsi aller de l’avant, descend vers le Portugal, où il découvre que les consommateurs de drogues ne sont plus poursuivis par la justice, puis repart vers l’Est pour s’émerveiller de la gratuité de l’éducation slovène et de la qualité de l’enseignement supérieur lituanien. Le dernier arrêt le conduit en Islande, modèle de parité si l’on en croit les intervenantes rencontrées, faisant écho à son passage en Tunisie, où les femmes se sont battues et ont obtenu une reconsidération de leurs droits. De fait, l’argumentaire implicite du film cible efficacement par le contre-exemple les dérives des valeurs individualistes fondatrices de la civilisation américaine, lesquelles ont mené aux dysfonctionnements actuels, et l’intention de vouloir "cueillir les fleurs et non les orties" est louable et salutaire en ces temps de repli identitaire et de recrudescence des fanatismes. Mais hélas, la démarche du documentariste est une fois de plus discutable. En effet, dans Where to Invade Next, Michael Moore se borne à isoler la théorie sous prétexte d’en retirer l’essence et ne donne pas de plus grande perspective au tableau, faisant de surcroît usage d’un humour à la truelle et d’une mise en scène caricaturale. À trop pousser l’optimisme jusqu’à un extrême parodique, il s’aventure dangereusement du côté de la démagogie. Et ce en opposant un peu trop facilement à toute velléité d’examen critique de la méthode l’excuse de la bonne volonté.
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