Vendanges (2015) Paul Lacoste

Pays de productionFrance
Sortie en France21 septembre 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée79 mn
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Générique technique

RéalisateurPaul Lacoste
ScénaristePaul Lacoste
Société de production Everybody on the Deck (Paris)
ProducteurGaëlle Bayssière
ProducteurDidier Creste
Distributeur d'origine Jour2Fête (Paris)
Directeur de la photographieYvan Quehec
MixeurOlivier Guillaume
Compositeur de la musique originaleOlivier Cussac

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

15 septembre, l’été se prolonge sur le domaine de Plageoles, à Gaillac dans le Sud-Ouest. Dans les vignes, Bernard Plageoles observe son raisin arrivé à maturité. Les vendanges s’annoncent, les sécateurs et seaux, triés, sont prêts pour l’arrivée des vendangeurs. Ils venaient avant des quatre coins de l’Europe, mais ils ne vivent plus aujourd’hui qu’à quelques kilomètres des domaines. Les travailleurs arrivent, se retrouvent, la familiarité est de mise, ils semblent se connaître depuis longtemps. Pour ce groupe d’une vingtaine de personnes, de tous âges et origines confondues, ce mois passé dans les vignes est une étape incontournable. Vendanges se concentre d’abord sur le travail concret, la coupe des grappes, l’avancée des rangées, sans oublier les moments de détente collectifs. Très vite, le focus se fait sur certains personnages et la caméra de Paul Lacoste s’invite dans leurs intérieurs modestes. Le portrait s’affine, met en relief la marginalité de certains profils, comme ce jeune père de famille qui a choisi d’être saisonnier pour profiter de son temps libre, et parce qu’il se contente de peu. Sous forme de tableaux chronologiques, le documentaire se plonge dans la spécificité du travail physique tout en observant la psychologie du groupe. Parallèle climatique, les aléas de la météo font écho à la tonalité des tableaux. Après les débuts enthousiastes, le temps se gâte et dans les premières interviews, les situations difficiles se dévoilent. Aucun membre du groupe ne cache la raison principale de sa venue, la paye procurée par un travail qui ne demande aucune qualification, si ce n’est la motivation et la résistance physique. D’autres encore n’ont pas le choix, à l’image de cette femme au chômage, licenciée de son usine après vingt-deux ans de "maison", pour qui les vendanges ont quand même permis de recréer un lien social. Parfois les vendanges servent aussi de transition ou de tampon, le temps de savoir ce que l’on veut faire plus tard. Octobre file, le travail semble plus pénible, la fatigue se fait ressentir. La presse des grappes continue, les premiers doutes apparaissent : après l’automne, que faire ? L’hiver amène avec sa rigueur les premières incertitudes. De son propre aveu, Paul Lacoste rêvait au départ d’un film qui parlerait d’un groupe soudé, solidaire face à la précarité. Mais la réalité perce dans les témoignages qui, sans rancoeur, expliquent que la solidarité peine à se prolonger une fois le vin mis en bouteille. La résultat n’en est que plus sincère et ne dessert en rien la justesse de l’approche et des témoignages recueillis. Certains individus sont mis en avant, mais sans que l’on sache toujours leurs prénoms. D’autres resteront complètement inconnus. Lacoste a voulu privilégier l’étude d’une dynamique du groupe plutôt que de s’attarder trop longtemps sur le vécu des individus. Il manquera peut-être cette dimension supplémentaire pour s’attacher véritablement au groupe, mais la spontanéité des échanges et la simplicité des images font de ce film humble une parenthèse poétique et profondément humaine au coeur des vignes.
© LES FICHES DU CINEMA 2016
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