Vino veritas (2015) Pascal Obadia

Pays de productionFrance
Sortie en France05 octobre 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée82 mn
>> Rechercher "Vino veritas" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurPascal Obadia
ScénaristeRenaud Arrighi
ScénaristePascal Obadia
Société de production Bellota Films (Paris)
Coproduction Enfin Bref Production (Paris)
ProducteurDominique Barneaud
Distributeur d'origine Mission (Paris)
Directeur de la photographiePascal Obadia
Ingénieur du sonDavid Sicot
Compositeur de la musique originaleBastien Maurille

générique artistique

Hans-Peter Schmidt(dans son propre rôle)
Antoine Kaufmann(dans son propre rôle)
Dani Sanchez Nogue(dans son propre rôle)
Dominique Levite(dans son propre rôle)
Philippe Vincent(dans son propre rôle)
Alain Gérard(dans son propre rôle)
Jean-Armand Bloc(dans son propre rôle)
Pierre Guigui(dans son propre rôle)
Isabelle Saporta(dans son propre rôle)
Rachel Hubert(dans son propre rôle)
Paul Barre(dans son propre rôle)
Arnaud Crete(dans son propre rôle)
Spencer Tunick(dans son propre rôle)
Jean Lhéritier(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Parcourant les vignes de France, de Suisse, d’Italie et d’Espagne, Vino veritas organise une sorte de road-trip à la rencontre des producteurs indépendants qui ont fait le choix de renoncer aux traitements chimiques, à l’emploi de désherbants ou à l’ajout de soufre. Qu’il soit bio, biodynamique ou 100 % naturel, leur vin souhaite renouer avec l’histoire millénaire d’une viticulture respectueuse de l’environnement. Filmés pendant les vendanges, en pleine dégustation dans des salons de vignerons, au cours d’un amusant happening initié par GreenPeace (des centaines de personnes posant nues, bouteilles vides à la main, sur les coteaux bourguignons pour dénoncer les conséquences du réchauffement climatique) ou pendant une ahurissante cérémonie païenne d’enfouissement de bouses de vaches (visant à établir un "ien vertical entre le cosmos et la vigne"), ils racontent leur lutte contre l’agriculture intensive et le "tout-chimique", tout autant que contre l’uniformisation du goût. Un à un, ils affirment et réaffirment qu’une autre voie est possible. Le problème, c’est que le documentariste Pascal Obadia se contente de cette seule affirmation. Rien (à part la courte interview d’un vigneron adepte de l’"agriculture raisonnée" ou le survol proprement vertigineux d’un gigantesque vignoble californien arrosé de pesticides) qui apporte un autre éclairage - pas tant par souci d’équilibre qu’au sens où, dans le cinéma classique, le "contre-éclairage" permettait de mettre en valeur le sujet éclairé. Tout à l’importance de son message, Pascal Obadia filme en vase clos, sans le moindre recul et sans prendre non plus le temps de l’argumentation. Ses interlocuteurs ne disent rien de leur pratique, de leur quotidien, de leurs difficultés, de leurs rapports. Ils n’apparaissent que comme les militants d’une même cause - certes noble et nécessaire -, dont Vino veritas serait le manifeste filmé. Pascal Obadia boit littéralement leurs paroles, quand le spectateur préfèrerait boire leur vin ! À la longue, ce dispositif (alternance d’interviews et de plans bucoliques de vignobles) finit par devenir non seulement redondant et ennuyeux mais surtout contreproductif, puisque, ne prêchant que des convertis, le film renvoie chacun à ses convictions, sur un mode tristement binaire (d’un côté la fuite en avant d’un monde viticole soumis aux dérives de la globalisation, de l’autre des poches de résistance prônant un retour à l’authentique). Pourtant, la filière du vin est autrement plus riche et nuancée. En détaillant ce que sa production actuelle révèle de l’évolution de nos modes de consommation, de l’obsession de la norme, de la puissance des industries agro-alimentaires, des contraintes des règlementations gouvernementales, des conséquences écologiques tout comme de la préservation de notre patrimoine culturel, Vino veritas disposait là d’un passionnant sujet, à même d’interroger la mouvante et insaisissable "vérité du vin", cette vérité que le vin tend à la société comme un miroir. On est loin, sur un sujet similaire, des films de Jonathan Nossiter : l’imposant Mondovino ou l’attachant Résistance naturelle.
© LES FICHES DU CINEMA 2016
Logo

Exploitation