Sonita (2015) Rokhsareh Ghaem Maghami

Sonita

Pays de productionAllemagne ; Suisse ; Iran
Sortie en France12 octobre 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée91 mn
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Générique technique

RéalisateurRokhsareh Ghaem Maghami
Société de production Tag/Traum Film und Videoproduktion GmbH KG (Köln)
Coproduction Intermezzo Films (Genève)
Coproduction NDR - Norddeutscher Rundfunk (Hamburg)
Coproduction RTS - Radio Télévision Suisse (Genève ; Lausanne)
Coproduction SSR - Société Suisse de Radiodiffusion et Télévision
Coproduction Arte Deutschland TV GmbH (Baden-Baden)
Producteur déléguéGerd Haag
Distributeur d'origine Septième Factory Distribution (Strasbourg)
Directeur de la photographieBehrouz Badrouj
Directeur de la photographieAli Mohammad Ghasemi
Directeur de la photographieMohammad Haddadi
Directeur de la photographieArastoo Givi
Directeur de la photographieParviz Arefi
Directeur de la photographieAla Mohseni
Compositeur de la musique originaleMoritz Denis
Compositeur de la musique originaleSonita Alizadeh
Compositeur de la musique originaleSepandarmaz Elahi Shirazi
Compositeur de la musique originaleGuillaume Wuhrmann
MonteurRune Schweitzer

générique artistique

Sonita Alizadeh(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Sonita, c’est l’histoire d’une ambition, d’une obstination et d’un destin que l’on suit, captivé, ébahi, fébrile. Mais où cette jeune femme de 18 ans puise-t-elle la force d’inventer sa vie (et sa filiation, avec pour parents Michael Jackson et Rihanna), de scander ses textes et de courir les studios d’enregistrement, elle qui, depuis sept ans vit en intruse, sans papiers, dans la banlieue pauvre de Téhéran, chez une soeur aînée, triste et aimante, et sans avenir autre que la perspective effarante d’être mariée de force pour la somme de 9000$ ? C’est là le prix dit du lait - d’autant plus élevé que la mariée est jeune - qui permet au mari de devenir le propriétaire des capacités de procréation de son épouse au même titre que de son bétail. Cette somme est appelée à servir immédiatement au frère de Sonita pour lui permettre à son tour de payer son épouse. Effrayante succession de vies sacrifiées dont le tragique ne semble troubler personne et surtout pas la mère de Sonita. Femme sans âge (environ 60 ans, dit-elle, sans sembler en savoir davantage), elle vit toujours en Afghanistan et si elle fait l’effort du voyage jusqu’en Iran, c’est pour signifier à sa fille qu’elle n’a guère le choix et doit se conformer aux attentes familiales et immémoriales. Le différentialisme culturel fonctionne alors à plein, car comment ne pas sursauter devant cette mère laminée par la vie, les épreuves, les grossesses multiples, les traditions qui contraignent, l’absence de pensée autonome et la terreur du qu’en dira-t-on et qui ne pense qu’à perpétuer cela même qui l’a broyée ? Par sa présence sombre et butée, hermétique à toute négociation, figée dans l’archaïsme inouï de son clan, elle réussit à donner à la société iranienne dans laquelle Sonita évolue depuis sept ans, un air de libéralité pour le moins inattendu. L’adolescente a en effet été prise en charge par une ONG qui accueille les enfants des rues et les réfugiés afghans sans papiers, dont la population ne cesse de se renouveler au fil des guerres depuis l’invasion soviétique de 1979. On y travaille sur les traumatismes laissés par la sauvagerie des talibans, l’on s’y fait des amies, réfugiées afghanes, pour la plupart tout aussi soumises aux mariages imposés. Et surtout, on s’y sent entendue, entourée, aimée et épaulée par la directrice du centre, belle et blonde iranienne à la forte personnalité, qui cherche, pied à pied, à négocier avec la mère de Sonita pour qu’elle ne contraigne pas cette dernière à retourner en Afghanistan. La mère finalement accepte de donner quelques mois de sursis à sa fille contre 2000$ mais le centre ne dispose pas de cette somme. Devant cette jeune vie si pleine de possibles que l’on s’apprête à sacrifier, la cinéaste décide d’intervenir, devenant ainsi, et de façon totalement inattendue, un personnage de son documentaire. Elle donne à la mère de Sonita l’argent demandé, permettant ainsi au film de se poursuivre et à l’adolescente, d’enregistrer un rap fabuleux, Mariée à vendre, dont le clip connaîtra sur le Net un succès fulgurant, convainquant une école de musique du Colorado de lui octroyer une bourse. Sonita réussit de haute lutte à obtenir un improbable passeport afghan et s’envole pour les États-Unis. Son bonheur est alors vraiment le nôtre !
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