Heart of glass (2015) Jérôme de Gerlache

Pays de productionFrance
Sortie en France14 décembre 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée74 mn
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Générique technique

RéalisateurJérôme de Gerlache
Société de production Marty est une entreprise (Paris)
ProducteurMarc Brunet
ProducteurJérôme de Gerlache
Directeur de productionLéa Munsch
Distributeur d'origine Zelig Films Distribution (Paris)
Directeur de la photographieJérôme de Gerlache
MixeurJohn De Buck
Compositeur de la musique originale Cyesm
MonteurElisa Cosse
Coordinateur des effets visuelsNicolas Bernard

générique artistique

Jeremy Wintrebert
Geert Boullée
Paul Groot
Jaime Guerrero
Ann Haynes
Salomon Kamalodine
Maurice La Rooy
John Lukas Jr.
Reiner Meindl
Léa Munsch
Geir Nustad
Julia Pinkucevich
Sam Pratt

Bibliographie

Synopsis

Né à Paris, élevé dans l’Ouest africain puis rapatrié en France après la mort de sa mère (dont il apprendra sept ans plus tard qu’il s’agissait d’un suicide), suivie de quelques années par la mort de son père malade, Jeremy Maxwell Wintrebert, à la suite de ces épreuves douloureuses, a choisi de s’exprimer par le travail du verre, matériau qui fait tragiquement et merveilleusement écho à son propre parcours : les choses se brisent mais peuvent se reconstruire si l’on s’en donne les moyens. Après quelques années d’errance aux États-Unis, arrosées d’alcool et de drogue, Jeremy manque à son tour de trouver la mort lors d’un accident de voiture avec un ami, dont il sortira avec les os et les hanches brisés. À quelque chose malheur est bon puisque cet événement dramatique lui révélera son obsession salvatrice pour le verre. Après avoir fait son apprentissage auprès de plusieurs maîtres verriers, et notamment Jaime Guerrero, qui, le premier, sut percevoir son potentiel et surtout sa résolution, l’assiduité et le talent de Jeremy l’ont conduit à exécuter de nombreux projets à travers le monde. Ainsi la fabrication, dans l’usine allemande LambertsGlas, vieille de 350 ans, de cylindres qu’il exposera dans le musée Victoria & Albert à Londres, ou surtout le projet, dont on suit ici les étapes, de décoration de la vitrine du magasin Calvin Klein sur la Madison Avenue à New-York, en y suspendant une vingtaine de nuages transformés en luminaires translucides magnifiques, dont il se servira également pour la Semaine du Design londonienne dans la Fumi Gallery. Si le portrait de ce souffleur de verre est aussi touchant que maîtrisé, on regrettera en revanche sa mise en forme, trop conventionnelle et américanisée : soutenu par des musiques électro lorsque Jeremy travaille le verre (ce qui détonne avec la grâce agile des mouvements exécutés), ou par des notes de piano lorsqu’il évoque des souvenirs éprouvants, le documentaire, comme le genre l’exige souvent, a également recours aux témoignages de proches faisant l’éloge du verrier, comme s’ils devaient attester de son mérite alors même qu’il est déjà évident, dans ses oeuvres et dans ses propos. Aussi, les séquences montrant Jeremy dans son quotidien, avec ses proches, tirent le documentaire vers un sentimentalisme superflu, qui nuit quelque peu à sa sincérité. Cependant, on ne se lasse pas d’assister au spectacle de la formation de cette matière fascinante, évoluant grâce aux mouvements millimétrés du verrier, à son souffle et à la gravité : trois éléments dont la combinaison concourt à la transformation de la pâte en objet d’art. Beau, fragile et pourtant résistant : ces trois adjectifs peuvent désigner tout autant le créateur que sa matière. Au-delà de son statut d’artisan, Jeremy est un artiste qui s’exprime par le verre, partageant un peu, sans doute, de sa foncière solitude, laquelle trouve une forme d'exutoire dans l’opalescence de la matière qu’il façonne au gré de ses sentiments. _
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